Gaza-Israël : l’IA pourra-t-elle résoudre le conflit ?

Face à la complexité du conflit Gaza-Israël, l’ONU creuse aujourd’hui toutes les pistes pour trouver une solution. Et pourquoi pas l’intelligence artificielle ? L’organisation a fait appel à une société d’IA pour effectuer des simulations réalistes, capables de l’aider.

Dans le conflit israélo-palestinien, l’ONU ne sait plus où mettre de la tête. Malgré ses multiples appels et actions en faveur de la paix, depuis plusieurs décennies, les deux peuples n’arrivent toujours pas à vivre ensemble. Pis, la guerre a repris le 7 octobre dernier avec une intensité jamais vue. Israël bombarde sans relâche Gaza, après que le Hamas l’a violemment attaqué. Alors que la communauté internationale s’active pour trouver une solution politique à la crise, l’ONU se tourne vers l’intelligence artificielle, comme un dernier recours. Mais à quoi bon ?

CulturePulse au secours de l’ONU

L’Organisation mondiale a contacté une société américaine d’IA, du nom de CulturePulse. Objectif : modéliser les rouages des causes sous-jacentes du conflit Gaza-Israël pour anticiper les déflagrations ou les guerres. La plateforme créée par Shults et Lane, deux développeurs américains installés en Europe, opère une simulation sociale qui prédit le comportement humain. Il vise à créer une version virtuelle de la région, en modélisant les systèmes de croyances des acteurs et en comprenant leurs motivations.

Une véritable société artificielle

Le modèle de CulturePulse prend en compte plus de 80 facteurs individuels et collectifs. Parmi lesquels l’anxiété, la colère, la personnalité, la famille, les amis, les finances, la haine ou encore le racisme. Le système intègre aussi des données démographiques, des croyances religieuses, des valeurs morales et de nombreux autres paramètres psychologiquement et sociologiquement réalistes. Ce qui fait de cette IA une véritable société artificielle, projetant en temps réel les relations entre les individus de la zone.

Nourrie d’articles de presse et d’enquêtes sur le terrain

Les développeurs américains ont nourri leur IA avec une importante masse de données. On retrouve des articles de presse collectés par GDelt, un projet qui surveille les actualités de la radio, de la télé, de la presse écrite et du web du monde entier, dans plus de 100 langues. Des informations sur le terrain ont également été recueillies à travers des échanges avec les habitants, notamment en Cisjordanie, afin de mieux comprendre la dynamique psychologique des acteurs concernés. Shults et Lane se trouvaient d’ailleurs en Cisjordanie en septembre, quelques semaines seulement avant que le Hamas n’attaque Israël.

Comprendre les facteurs qui motivent les gens à se battre

CulturePulse s’est assuré que des matériaux biaisés n’intègrent pas son modèle d’IA. Car il suffit d’introduire des fausses informations ou de la propagande, par exemple, pour remettre en cause le travail abattu. Mais que va faire au juste l’ONU avec la simulation de cette entreprise ? De fait, l’organisation souhaite identifier et comprendre les facteurs qui motivent les gens à se battre et à mourir pour une cause particulière. Une fois qu’elle aura saisi la mécanique, elle pourrait modifier ces facteurs sur le terrain pour opérer des changements.

L’IA ne résoudra pas à elle seule le conflit Gaza-Israël

L’ONU pourrait, par exemple, incorporer la prospérité économique, la sécurité et des variations politiques pour observer le résultat. Ces éléments sont susceptibles de générer des comportements pacifiques et d’expurger les intentions belliqueuses. Evidemment, l’organisation sait que cette IA ne résoudra pas à elle seule le conflit israélo-palestinien, tellement complexe. La technologie aide seulement à analyser la situation dans la région, à la comprendre et à faire des propositions aux politiques pour agir concrètement.

N’est-ce pas simple, une solution à deux Etats ?

Il appartient ainsi aux acteurs politiques et militaires de résoudre le conflit Gaza-Israël. Mais ces derniers n’ont visiblement pas la volonté de le faire. D’un côté, on a un gouvernement israélien d’extrême droite, qui rejette un territoire palestinien et veut détruire totalement un mouvement armé qui se confond à la population de Gaza. De l’autre, le Hamas, qui s’est juré d’anéantir l’Etat hébreux. Entre ces deux extrêmes, se trouve la position plus raisonnable des Etats Unis et de la France, favorables à la solution des deux Etats.

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