Maladies neurodégénératives : l’implant cérébral de Synchron franchit un cap décisif

Une démonstration de Synchron avec le patient Mark.

Synchron, rival de Neuralink sur la conception d’interface cerveau-ordinateur, annonce avoir franchi une nouvelle étape décisive dans le développement de son implant cérébral. Au cours d’une expérience concluant, l’entreprise l’a connecté à un casque Apple Vision Pro porté par une personne atteinte de maladie neurodégénérative.

Synchron, entreprise américaine spécialisée dans le développement d’interface cerveau-ordinateur, a annoncé mardi avoir atteint un nouveau point décisif dans son projet d’implant cérébral pour personnes handicapées. Elle a permis à un homme prénommé Mark de contrôler un ordinateur et un casque Apple Vision Pro uniquement par la pensée, ne pouvant utiliser ses mains invalides.

Synchron a implanté son dispositif à Mark en août 2023

Mark souffre d’une maladie dégénérative appelée sclérose latérale amyotrophique, ou SLA, qui fait progressivement perdre le contrôle des muscles. Diagnostiqué en janvier 2021, cet Américain de 64 ans a perdu la fonction de ses épaules, de ses bras et de ses mains, mais il peut toujours parler et marcher sur de courtes distances. Il a reçu le dispositif de Synchron en août 2023. Depuis, le patient rencontre l’équipe de la startup deux fois par semaine, pendant deux heures, pour se soumettre à des tests.

Synchron a publié une vidéo de démonstration

Dans une vidéo publiée par Synchron on voit Mark face à un ordinateur. Il y reçoit un message de son docteur, qui veut programmer une consultation avec lui. Grâce à une plateforme développée par l’entreprise et ChatGPT, l’homme utilise sa pensée pour sélectionner et envoyer une réponse, sans même bouger, parler ou ciller des yeux. C’est l’intelligence artificielle qui se charge de faire des prédictions de réponses textuelles avec des prompts personnalisés.

Un système implanté dans la veine jugulaire du patient

Mais comment se déroule l’implantation de ce dispositif ? Contrairement à Neuralink qui a besoin de faire une ouverture dans le crâne afin d’y planter sa puce, Synchron insère son système dans la veine jugulaire du patient, qui repose à la surface du cortex moteur du cerveau. Ce qui évite de recourir à une chirurgie cérébrale ouverte. En fait, le dispositif s’appuie sur un stent qui l’achemine jusqu’au bon vaisseau sanguin du cerveau à l’extrémité d’un cathéter. Il capte les signaux électriques envoyés par le cortex moteur pour les analyser et les traduire en intentions afin de contrôler les équipements connectés.

Le patient contrôle l’Appel Vision Pro par la pensée

Mark a aussi testé le Vision Pro par intermittence depuis avril. Grâce à l’appareil, il peut envoyer des SMS, jouer au solitaire et regarder la télévision. Dans une autre vidéo publiée par Synchron, on le voit jouer au Solitaire, en sélectionnant et déplaçant les cartes par la force de son esprit. Il n’a qu’à penser à l’action de bouger ses mains pour que le dispositif s’exécute. Le patient se sert aussi de ses yeux pour lancer la série « Présumé Innocent », toujours sans commande gestuelle ou vocale.

Un contrôle aussi aisé que celui de son iPhone

Il faut noter que les utilisateurs de Vision Pro, lancé en début d’année, contrôlent généralement l’équipement avec des mouvements des yeux, des commandes vocales et des gestes de la main. Mark a confié que le contrôle du casque n’est pas très différent de celui de son iPhone, son iPad ou son ordinateur. Il admet toutefois que certaines applications de l’appareil sont plus restrictives et plus difficiles que d’autres. Il continue donc d’expérimenter de nouvelles façons de l’utiliser.

Synchron annonce une vaste étude clinique

Synchron a déjà implanté son dispositif chez 10 patients (six Américains et quatre Australiens) dans le cadre de deux essais cliniques visant à étudier la sécurité à long terme de son invention. La startup se prépare à une étude clinique à plus grande échelle avec davantage de patients. Elle devrait annoncer d’autres résultats prometteurs d’ici à la fin de l’année. La société souhaite mettre au point un implant commercial dans les prochaines années pour permettre à des millions de personnes souffrant d’une déficience des membres supérieurs de vivre à peu près normalement.

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