Le patron de la société épinglée pour diverses infractions concernant la plateforme de messagerie éponyme menace de quitter la France si nécessaire.
Près de deux semaines après le début de ses déboires avec la justice française, Pavel Durov est enfin sorti du bois. Le patron de Telegram actuellement interdit de sortie du territoire hexagonale en raison de son contrôle judiciaire a lancé une charge, ce vendredi 6 septembre 2024 à travers les réseaux sociaux.
Il a ainsi menacé, dans un message fleuve, de mettre à l’existence de sa messagerie instantanée en France.
« Parfois, nous ne parvenons pas à nous mettre d’accord avec l’autorité de régulation d’un pays sur le juste équilibre entre vie privée et sécurité. Dans ce cas, nous sommes prêts à quitter ce pays. Nous l’avons fait à plusieurs reprises », a-t-il écrit, citant notamment les épisodes russes et iraniens.
Une affaire délicate
Ces deux pays ont dû bannir Telegram en représailles au refus de la plateforme de satisfaire aux demandes des autorités à propos la vie privée des utilisateurs. « Nous sommes prêts à quitter les marchés incompatibles avec nos principes, car nous ne faisons pas cela pour l’argent« , a asséné Durov.
L’homme d’affaires de 39 ans assure que l’application doit avant tout promouvoir le respect des droits humains, en particulier là où ils sont bafoués par le pouvoir en place. Il accuse par ailleurs les autorités françaises les enjeux technologiques et sociétaux de sa messagerie.
Cette sortie intervient alors que Pavel Durov est tenu responsable, par la France, des dérives notées sur Telegram, dont la pédocriminalité et autres diffusions de contenus criminels, en plus du refus allégué de répondre au régulateur.
Un coup de pression ?
« Si un pays est mécontent d’un service internet, la pratique établie consiste à entamer une action en justice contre le service lui-même. Utiliser des lois datant de l’ère pré-smartphone pour accuser un PDG de crimes commis par des tiers sur la plateforme qu’il gère est une approche simpliste », a-t-il encore lâché.
Alors que les accusations se multiplient concernant l’approche de gestion des contenus de l’application, Pavel Durov dément, tout en reconnaissant les points d’amélioration possibles. « Oui, nous restons fidèles à nos principes. Mais nous avons toujours été ouverts au dialogue ».
Le ton est donné par un homme d’affaires déterminé à ne pas céder sur ses principes, quel qu’en soit le prix, en attendant l’issue judiciaire de l’affaire qui pourrait lui valoir jusqu’à 10 ans de prison, selon l’AFP.