Aux États-Unis, le Corporate Equality Index à la peine

De plus en plus d’entreprises renoncent outre-Atlantique, à se soumettre à l’outil de référence d’évaluation des politiques d’égalité et de respect des droits des personnes LGBTQ+.

Sale temps pour la promotion de la diversité aux États-Unis. Selon un état des lieux récemment réalisés par le magazine américain Fortune, les entreprises basées au pays de l’Oncle Sam se retirent du « Corporate Equality Index » (l’Indice d’égalité en français).

Créé en 2002 sous l’impulsion de la puissante association de défense des droits LGBTQ+ « Human Rights Campaign », cet outil a pour objectif d’inciter les entreprises à adopter des mesures concrètes en faveur de l’égalité et de la lutte contre les discriminations.

Chaque année, les entreprises y participent volontairement en recevant notamment, à l’évaluation, une note sur un total de 100 points maximum, avec 5 niveaux du score. Cela leur permet d’afficher publiquement leur engagement en faveur de l’égalité.

La contre-offensive idéologique des conservateurs

Hélas, le nombre d’entreprises participant ne cesse désormais de décroître. À l’instar de Ford, Harley Davidson, Lowe’s et Brown-Forman, plusieurs sociétés ont annoncé leur renoncement à se soumettre à cette évaluation au cours des derniers mois, sous la pression de groupes de défense dits de « l’égalité devant la loi ».

Aidés par une décision de la Cour suprême déclarant anticonstitutionnels les programmes de discrimination positive raciale à l’université, ces derniers contestent, via des recours juridiques, les initiatives de Corporate Equality Index au motif qu’elles représenteraient une « discrimination à rebours » envers les personnes hétérosexuelles, entre autres.

« Nous n’avons aucun problème avec la non-discrimination, mais nous craignons que ces politiques aillent trop loin et nuisent à des tiers innocents qui ont des objections religieuses ou qui sont exclus parce qu’ils ne sont pas LGBTQ ou d’une certaine race », abonde auprès de Fortune Magazine, Dan Lennington, avocat adjoint du projet Equality Under the Law, partie prenante de ces contestations.

Un recul aux graves conséquences

Dans une Amérique de plus en plus polarisée, la situation ressemble à une véritable guerre des tranchées. « On a l’impression de laisser les intimidateurs gagner », estime pour sa part, David Paisley, en activité chez Community Marketing & Insights, une plateforme qui aide les entreprises à commercialiser leurs produits auprès des consommateurs LGBTQ+, dans les colonnes de Fortune.

L’arme du boycott est également brandie contre les entreprises perçues comme engagées pour les droits des minorités. De quoi pousser lesdites entreprises à s’aliéner une partie de leur clientèle.

Selon un récent sondage promu par la Human Rights Campaign Foundation, près de 80% des personnes LGBT+ seraient prêtes à boycotter les marques réduisant leur soutien aux droits des minorités sexuelles.

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