La révolution des apps anti-harcèlement

Avec les technologiques numériques émergent de nouvelles solutions destinées à contrer le fléau du harcèlement si prégnant dans la société.

Face au harcèlement qui touche un jeune sur six selon l’OMS, des initiatives se multiplient. Et elles ne semblent exclure aucun domaine. Celui du numérique se montre particulièrement impliqué, à en croire des constatations récentes réalisées par Le Parisien.

Comme l’indique le quotidien francilien, une nouvelle vague d’applications fait son apparition pour tenter d’endiguer le phénomène. À la manœuvre figurent d’anciennes victimes de ce mal ou leurs proches, décidés à épargner la mauvaise expérience à de nouvelles personnes.

L’acte est d’autant plus bienveillant qu’il émane le plus souvent de jeunes gens déjà harcelés à l’école ou dans leur entourage proche. Autant dire une sorte de revanche des survivants. C’est le cas de « Kolibri », imaginée par Nora Fraisse dont la fille Marion s’est suicidée en 2013.

Ou encore de « SafeBear », fruit d’un travail entre Christian Guillon et son fils de 22 ans Jérémy Guillon. Ce dernier ayant été en proie au cyberharcèlement, sur Facebook, dans les années 2010. Lyynk développée par une influenceuse de 17 ans victime de viol à 13 ans, peut également être ajoutée à la liste.

L’IA et la technologie à profit

En exploitant notamment le large champ d’application de l’’intelligence artificielle (IA), ces outils technologiques apportent une réponse moderne à un problème ancré dans notre société. SafeBear (Oursonne protectrice en français) met ainsi à disposition de l’utilisateur, une oursonne protectrice.

L’application se propose de détecter les messages toxiques, d’alerter les proches et même de certifier les preuves aux fins d’éventuelles poursuites judiciaires, contre un abonnement de quatre euros par mois ou de 48 euros par an.

« C’est un tiers de confiance auprès de tous les acteurs actifs dans le combat contre la haine en ligne : autorités publiques & judiciaires, médiatiques, éducatives, associatives…« , indique le site internet de l’application qui séduit les investisseurs.

Elle a en effet récemment levé plus de deux millions d’euros dans le cadre de son développement. C’est dire que derrière ces initiatives se cachent également de véritables projets d’entreprise.

Un début de solution

« Notre outil apporte des preuves irréfutables à la police en cas de plainte », se vante auprès du Parisien, Lyess Meddahi, directeur stratégique de SafeBear. Reste que ces applis pourraient n’être qu’un début de solution face à l’ampleur du problème.

D’autant que, comme le souligne la psychopraticienne Emmanuelle Piquet dans les colonnes du journal, « près d’un jeune sur deux, reste muet sur le harcèlement qu’il subit ». Il faudrait donc tout un travail de sensibilisation afin de parvenir à faire libérer la parole.

Le ministère de l’Éducation observe d’ailleurs ces initiatives avec attention, conscient qu’elles ne constituent qu’une partie de la solution. Elles ont en tout cas le mérite d’exister.

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