Coco Gauff met Riyad sous pression

La joueuse américaine de tennis a indiqué qu’il n’était pas question de revenir en Arabie Saoudite « sans changement » dans le pays en matière d’inclusion et de droits de l’homme.

À seulement 20 ans, Coco Gauff n’hésite pas à prendre position sur l’un des sujets les plus controversés du monde, en l’occurrence le rapport de l’Arabie saoudite aux minorités, dont les femmes entre autres.

Appelée à jouer les WTA Finals (Masters de tennis féminin) au même titre que le reste du top huit au classement WTA, la numéro trois mondiale a mis en garde contre un statu quo qui pourrait l’inciter à ne plus revenir dans le pays à l’avenir.

« Je ne reviendrai probablement pas si je constate qu’aucun changement n’a lieu », a d’emblée affirmé Gauff la semaine dernière en conférence de presse, alors que Riyad doit encore accueillir le tournoi pour les deux prochaines éditions dans le cadre d’un accord signé plus tôt cette année.

« Nous avons l’assurance que tout le monde sera le bienvenu pour la finale et je ne m’attends qu’à des expériences positives« , avait déclaré le directeur général du circuit WTA, Steve Simon, au moment de l’annonce de ce deal particulièrement lucratif.

Une décision controversée

Il promet en effet plus de 15 millions de dotations aux organisateurs du tournoi rien que pour cette année, avec des augmentations substantielles prévues lors de chacune des deux prochaines éditions. Cela représente 6,25 millions de plus que lors du tournoi de 2023 à Cancun, et équivalent à ce que les hommes reçoivent à l’ATP Finals cette année.

Cependant, l’accord a suscité des critiques de la part de certaines des meilleures joueuses du circuit. Ces dernières dénonçant le choix de l’argent par la gouvernance du tennis féminin au détriment des principes, dont la lutte pour les droits humains.

Un domaine dans lequel le royaume saoudien réputé pour sa répression des minorités – dont les homosexuels notamment – et des libertés individuelles – dont les celles des femmes entre autres –, n’est clairement pas un modèle.

Un engagement sous conditions strictes

Pour Martina Navrátilová, ancienne joueuse tchécoslovaque, « un changement important » est un préalable à la délocalisation WTA Finals dans un pays comme l’Arabie saoudite. Une position d’autant plus significative que le principe fondateur de la WTA était la défense de l’égalité des femmes dans le tennis.

Mais les temps ont changé et les finances de l’organisation ont tari, surtout dans la foulée du Covid-19. Parallèlement, l’Arabie saoudite se présente dorénavant comme une sorte de mécène au sport mondial.

« Je mentirais si je disais n’avoir aucune réserve. Vous savez qui je suis et les causes que je défends », déclare Gauff réticente dès le début quant à l’organisation de ce tournoi à Riyad. Elle plaide pour un engagement constructif. « Si nous venons ici, nous ne pouvons pas nous contenter de jouer notre tournoi et repartir », déclare la gagnante de l’US Open 2023.

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