Le géant américain de la tech rétorque une tentative destinée à abandonner ses politiques d’inclusion et de représentativité. Un acte plutôt singulier dans un contexte d’assauts multiples contre ces programmes aux États-Unis.
C’est un acte qui détonne dans un paysage sociopolitique américain marqué par une forte poussée conservatrice outre-Atlantique. Apple, le célèbre constructeur américain de smartphones, a récemment rejeté la suppression de ses programmes de diversité, équité et inclusion.
Plus communément désigné par le sigle DEI, il s’agit d’approche structurée que les entreprises mettent en place dans le but de favoriser un environnement de travail plus juste et représentatif de la société dans son ensemble.
Cela peut inclure des formations obligatoires à la diversité, des groupes de ressources pour les minorités sous-représentées ou encore des engagements pour l’équité dans le recrutement, entre autres.
Une croisade sans précédent
De nombreuses études plaident d’ailleurs en faveur de ces programmes perçus comme un facteur de créativité et de résolution des problèmes au sein des entreprises. Mais c’est sans compter avec l’opposition d’une partie de l’opinion publique américaine, celle conservatrice en l’occurrence.
Parmi celles-ci figure le National Center for Public Policy Research (NCPPR), un groupe de réflexion, qui a fait de cette question, une véritable croisade, multipliant les résolutions auprès d’actionnaires de nombreuses entreprises afin de les amener à renoncer à leur stratégie d’inclusion sociale.
Il en ainsi d’Apple qui a refusé de céder, selon une décision rendue publique via un document consulté par l’AFP, samedi 11 janvier. Le texte déposé auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), organisme fédéral de régulation des marchés financiers, évoque un refus du conseil d’administration.
Ce refus s’accompagne d’après les médias américains, d’une critique acerbe envers le NCPPR, accusé de tenter de « micro-manager » l’entreprise et de vouloir restreindre de manière inappropriée sa capacité à gérer ses opérations commerciales, son personnel et ses stratégies.
Le 25 février, un moment crucial
« Apple ne pratique aucune discrimination en matière de recrutement, d’embauche, de formation ou de promotion« , aurait encore fait valoir le conseil d’administration de la firme californienne. Une référence aux arguments fréquemment agités par les opposants aux programmes DEI.
Ceux-ci considèrent ces politiques popularisées après le meurtre de l’Afro-Américain George Floyd en 2020 par un policier, comme racistes et « woke », arguant qu’elles exposeraient les entreprises à de potentielles poursuites judiciaires.
Un argument que le conseil d’administration d’Apple a fermement rejeté, soulignant que son programme est « bien établi » et en parfaite conformité avec la loi. Un argument qu’il faudra toutefois défendre lors de l’assemblée générale d’Apple prévue le 25 février prochain.
En attendant, l’entreprise dirigée par Tim Cook se distingue de nombreuses autres ayant abandonné leur programme DEI ces derniers mois. Une liste particulièrement longue, allant de McDonald’s à Meta, sans oublier Amazon, Walmart ou encore Ford.