Amazon accusée de discrimination au New Jersey

La nouvelle action intentée par les autorités met en lumière de multiples soupçons d’infractions aux droits des salariés et aux règles garantissant l’égalité de traitement dans cet État. 

Le bureau du procureur général du New Jersey a lancé une offensive juridique contre Amazon, l’accusant de discrimination systématique envers les employées enceintes et les travailleurs en situation de handicap dans ses entrepôts.

Selon la plainte déposée mercredi 22 octobre par le procureur général Matthew Platkin, l’entreprise numéro un mondial de la vente en ligne, aurait mis en place des pratiques discriminatoires à grande échelle contre certains de ses employés les plus vulnérables.

Cela concerne le refus de certains ajustements de poste, tels que des jours de congé, ou encore la limitation du port de charges lourdes, les pauses pour aller aux toilettes ou s’hydrater. Autant de choses pourtant prévues par la loi fédérale et la législation anti-discrimination de l’État.

Celle-ci réputée être l’une des lois de protection des employés les plus strictes des États-Unis, interdit la discrimination basée sur de nombreuses caractéristiques protégées (Race, couleur, religion, ethnie, handicap, grossesse, allaitement entre autres) et fait obligation aux employeurs de fournir des « aménagements raisonnables » aux employés.

Un système en faillite

Les investigations diligentées par la Division des droits civils du New Jersey ont permis de recenser plus de 27 000 requêtes d’aménagement formulées par les salariés d’Amazon dans l’État au cours des deux dernières années, liées à un handicap ou à une grossesse.

« Notre investigation démontre que le système d’Amazon a systématiquement failli à ces travailleurs« , dénonce le directeur de l’organisme.

Plus inquiétant encore, il ressort du rapport que le groupe appliquerait des mesures de représailles à l’encontre des employés jugés incapables de soulever des charges lourdes, de respecter des cadences soutenues, ou dont la santé est compromise, notamment en cas de grossesse ou d’accident au travail.

« Amazon licencie régulièrement des employés d’entrepôt qui demandent des aménagements, souvent quelques jours ou semaines seulement après que cette demande ait été soumise« , précise Matt Platkin.

Des enjeux financiers et sociaux importants

Pour le procureur, la construction de l’empire Amazon s’est faite au mépris des droits fondamentaux et du bien-être de ses salariés, dont la compagnie tire pourtant profit. Dans ce dossier, les plaignants réclament des réparations financières conséquentes, ainsi qu’une révision des pratiques internes du groupe.

En réponse, l’entreprise affirme satisfaire l’immense majorité des besoins exprimés, affichant un taux d’acceptation de plus de 99% des demandes liées à la grossesse, soit plus de 72 500 cas traités depuis 2022.

Sa porte-parole, Kelly Nantel, rappelle que la santé et la sécurité du personnel restent une priorité, et souligne la possibilité pour les salariées concernées de bénéficier de congés rémunérés pouvant aller jusqu’à 20 semaines.

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