Que ce soit à la télévision, dans les médias sociaux ou encore dans la presse (traditionnelle ou en ligne), l’Aquarius a déclenché de vives réactions. Non pas contre lui, mais contre les réactions politiques de certains pays, dont la France fait partie. Depuis dimanche, ce bateau de l’ONG SOS Méditerranée, était bloqué dans les eaux internationales. Le silence de la France a interpellé l’opinion.
L’Aquarius, refoulé des eaux internationales
Alors que depuis dimanche dernier ce bateau accueillant plus de 600 migrants était bloqué après avoir essuyé les refus de Malte et l’Espagne pour accoster sur leurs rives, la France n’a quant à elle, pas non plus montré le bon exemple. En effet, il aura fallu attendre trois jours avant que l’Elysée de prononce. Un « silence coupable » selon des membres de l’opposition.
Les politiques se renvoient la balle
« C’est à Naples, en Espagne, en Corse mais pas à l’Elysée et à Matignon ni à Bruxelles que les réactions et décisions de simple humanité (…) se disent et se prennent. Triste leçon pour la France et l’Union européenne », a réagi Clémentine Autain, députée de la France Insoumise.
Adroitement, Emmanuel Macron, président de la République, est allé dans ce sens mardi matin, à l’occasion d’un Conseil des ministres. « Il a rappelé le droit international maritime qui veut que ce soit la côte la plus proche qui assume la responsabilité de l’accueil », a précisé Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement.
« Il a également dit que si quelque bateau que ce soit avait pour rive la plus proche les côtes françaises, il pourrait à l’évidence accoster sur les côtes françaises, dans le respect du droit international et du droit maritime« .
« La France prend sa part, mais ce qui est inacceptable, c’est le comportement et l’instrumentalisation politique qui en a été faite par le gouvernement Italien », appuie le porte-parole Benjamin Griveaux. Dans un tweet, appelle à « revoir et réformer les règles européennes en matière de politique migratoire. La France et l’Allemagne feront fin juin une proposition ambitieuse, dans la lignée du discours de la Sorbonne du président Emmanuel Macron ».
Alors que les gouvernements impliqués se renvoient la balle par le biais du droit international, qu’en est-il de l’humanité ? Au final, les quelques 600 migrants présents à bord de l’Aquarius ont été déplacés sur le Dattilo, un navire italien.
« Le Dattilo, le navire des garde-côtes italiens guidant notre convoi, a décidé de changer l’itinéraire. L’Aquarius naviguera le long de la côte est de la Sardaigne pour éviter le mauvais temps et préserver les rescapés malades, épuisés et choqués, d’une situation intenable », a indiqué sur Twitter l’ONG française qui a affrété l’Aquarius.