Une équipe de scientifiques japonais a déclaré avoir trouvé un moyen de produire du sang universel. Elle aurait réussi à transfuser ce sang à des lapins. La prochaine étape consiste à lancer une production industrielle.
Les besoins quotidiens en sang dans le monde sont énormes. Rien qu’en France, ils s’élèvent à 10.000 dons par jour, d’après l’établissement français du sang. Face à la pénurie de ce liquide biologique vital, les scientifiques tentent depuis des années d’en créer en laboratoire, sans succès. Mais une équipe japonaise affirme avoir réussi à produire du sang artificiel et à en transfuser à des lapins. Ce sang serait compatible avec tous les groupes sanguins et se conserveraient plus longtemps. Si ce sang est produit à l’échelle industrielle, des centaines de milliers de vies pourraient être sauvées.
Les globules rouges se conservent pendant 42 jours
L’équipe de scientifiques japonais, majoritairement issus du National Defence Medical College, a réalisé des expériences sur des lapins souffrant d’une importante hémorragie. Sur les dix cobayes, six ayant reçu ce nouveau sang artificiel ont survécu. C’est autant que ceux à qui il avait été transfusé du sang réel. Manabu Kinoshita, l’un des membres de l’équipe, a précisé que le sang artificiel est constitué de plaquettes et de globules rouges. Il peut être stocké à des températures normales pendant plus d’un an, alors que les plaquettes contenues dans le sang humain ne peuvent être conservées que cinq jours, et ses globules rouges 42 jours. « Il est difficile de stocker une quantité de sang suffisante pour les transfusions dans certains endroits, comme les îles éloignées », a rappelé le professeur agrégé d’immunologie au National Defence Medical College.
Les chercheurs japonais espèrent maintenant pouvoir produire leur sang à l’échelle industriel.
La difficulté d’une production industrielle
Depuis plusieurs années, les scientifiques essaient de trouver une solution à la pénurie de sang pour les transfusions sanguines. En 2011, une équipe française de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, a créé des globules rouges en laboratoire à partir de cellules-souches. Des globules rouges dont la durée de vie était similaire à ceux contenus dans le sang classique. Une équipe de chercheurs de la University of British Columbia a également trouvé le moyen de retirer le sucre des sangs de type A et B, les rendant compatibles comme du sang du groupe O (qui ne possède pas de sucre). Mais toutes les découvertes réalisées jusqu’à présent se sont heurtées à un obstacle : celui d’une éventuelle production industrielle, qui nécessiterait des investissements très conséquents.