SOS Femmes Solidarité – Strasbourg est une association strasbourgeoise qui a pour but principal la lutte contre toutes les violences faites aux femmes. Elle accompagne et héberge les femmes, tout en leur proposant un suivi spécialisé et professionnel.
Aux origines de SOS Femmes Solidarité – Strasbourg
Dans les années 1973-1974 à Strasbourg, des femmes, proches de la Ligue du Droit des Femmes présidée par Simone de Beauvoir (philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste française), se regroupent pour venir en soutien à leurs soeurs victimes de violences de la part de leurs conjoints. A cette époque, un fait divers anime la presse locale : une femme à Reichstett s’est défenestrée pour fuir les coups de son mari et est décédée des suites de ses blessures. Les femmes de Strasbourg se mobilisent alors pour exprimer leur colère. Elles portent des affiches mentionnant leur sigle « SOS FEMMES BATTUES » et un numéro de téléphone. Au domicile de l’une d’elles, une permanence téléphonique est ouverte 24H/24 pour aider les femmes battues à trouver un abri. Dans le prolongement de cette mobilisation, elles créent en 1975 l’association SOS FEMMES ALTERNATIVE ALSACE, ancêtre de SOS Femmes Solidarité – Strasbourg.
Première association de province contre les violences faites aux femmes
En 1984, plusieurs associations, dont SOS FEMMES ALTERNATIVE ALSACE, se réunissent pour créer la Fédération Nationale Solidarité Femmes, qui regroupe aujourd’hui 67 associations en France.
SOS Femmes Solidarité – Strasbourg est la première association de province ayant pour objet la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle obtiendra très vite des subventions du Ministère de la Santé permettant l’ouverture du Centre Flora Tristan à Strasbourg. Ce Centre ouvre en octobre 1979 et accueille dans une structure collective des femmes et leurs enfants.
Au fil des années, le nombre de places au Centre Flora Tristan a régulièrement augmenté pour atteindre aujourd’hui 56 places d’hébergement. L’association dispose de trois services : un centre d’hébergement et de réinsertion sociale (39 places), une maison relais (17 places) et l’accueil de jour départemental pour femmes victimes de violences.
L’association en trois structures
Le CHRS (Centre d’Hébergement et de Réadaptation Sociale) Flora Tristan a pour mission principale d’accompagner sur une durée de 18 mois maximum des femmes victimes de violences conjugales ayant dû quitter leur domicile. Cet accompagnement a pour but de les aider à accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle ou sociale. La Maison Relais, elle, doit permettre aux personnes de se stabiliser dans un logement sans limitation de durée, afin de retrouver des repères, de façon à pouvoir à nouveau s’inscrire dans un projet de vie. Cette maison s’adresse à des personnes dont les perspectives d’insertion et de retour à l’autonomie sont très faibles. Quant à l’Accueil de Jour Départemental pour femmes victimes de violences et leurs enfants, il donne la parole aux femmes victimes de violences. C’est un espace d’écoute, de soutien, d’orientation et d’accompagnement vers l’autonomie.
Notons que l’association soutient également des initiatives de militantes locales visant à alerter sur les violences faites aux femmes. Ainsi, a-t-elle récemment aidé Léa Cuvillier, une Strasbourgeoise de 24 ans, à lancer sa marque de vêtements « Rise Up » dont l’objectif est d’attirer l’attention sur les violences conjugales.