La justice a autorisé mercredi la remise en liberté pour raisons de santé de Patrick Balkany, incarcéré depuis le 13 septembre 2019 pour des faits de fraude fiscale et de blanchiment aggravé.
La cour d’appel de Paris a ordonné mercredi la libération de Patrick Balkany, au vu de son état général « difficilement compatible avec la détention ». Le maire Les Républicains (LR) de Levallois-Perret, 71 ans, était incarcéré depuis le 13 septembre 2019, à la suite d’une condamnation pour fraude fiscale puis pour blanchiment aggravé. Il a dû faire face à six audiences consacrées à des demandes de libération ou d’aménagement de contrôle judiciaire.
Un contrôle judiciaire léger, sans caution
Dans l’attente du verdict de ses procès en appel (le 4 mars pour fraude fiscale, puis le 22 avril pour blanchiment), la justice impose à Patrick Balkany un contrôle judiciaire léger, sans caution. L’ancien édile a l’obligation de fixer sa résidence au moulin de Cossy, à Giverny (Eure), de se présenter deux fois par mois à la gendarmerie et de ne pas sortir du territoire national.
L’ancien baron des Hauts-de-Seine est sorti de la maison d’arrêt parisienne de la Santé peu avant 18 heures mercredi. Son épouse et maire par intérim de la ville, Isabelle Balkany, a accouru devant la prison de la Santé, à Paris, dès la nouvelle de sa libération. « On rentre à la maison », a-t-elle déclaré à la presse, tout en s’entretenant avec son époux au téléphone. Pour l’avocat du maire, Romain Dieudonné, c’est une décision justifiée. « La cour n’a pas fait de cadeau à Balkany, c’est juste que la situation médicale indiquait que ce n’était plus possible », a-t-il dit.
Soupçonnés d’avoir dissimulé 13 millions d’euros d’avoirs au fisc
Alors que les internautes dénoncent sur Twitter une complaisance de la justice française, Isabelle Balkany a confié mercredi soir à BFMTV son inquiétude sur l’état de santé de son époux : « Patrick est épuisé. Il s’est pris 15 ans en cinq mois. Pour l’instant, sa seule occupation va être de se soigner ».
Les Balkany sont soupçonnés d’avoir dissimulé 13 millions d’euros d’avoirs au fisc entre 2007 et 2014, notamment deux somptueuses villas – Pamplemousse à Saint-Martin et Dar Guycy à Marrakech (Maroc). Ils ont reconnu quelques faits, dont la propriété de la villa antillaise, mais contestent vigoureusement le montant des avoirs en cause et arguent n’avoir jamais détourné « un centime d’argent public ».