D’importants enjeux économiques se jouent derrière les données personnelles des utilisateurs du net. Un commerce prolifique qui profite essentiellement aux fameux Gafa : Google, Amazon, Facebook et Apple.
Si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit. Cet aphorisme trouve davantage sens s’agissant des utilisateurs du web. Car en réalité, Facebook, Messenger, Twitter par exemple ne pas sont gratuits contrairement à ce qu’on pourrait croire. Selon des spécialistes, la contrepartie de ces nombreux services dont l’utilisateur profite sur le web se chiffre à plusieurs milliards d’euros. Au cœur de ce système : le business des données personnelles, véritable vache à lait pour les géants du net.
Concrètement, il s’agit pour Facebook, Messenger, Twitter, ou autres, de scruter les goûts, préférences, habitudes de consommation, fréquentations de leurs utilisateurs chiffrés par ailleurs à des milliards de personnes de par le monde. Rien qu’en France, le réseau social de Mark Zuckerberg revendique 37 millions d’utilisateurs mensuels. Une fois collectées, ces données sont traitées, croisées et stockées dans des centres spécialisés. Une fois affinées en profils parfaitement, ces données numériques servent aux entreprises à faire de la publicité ciblée de leurs produits, en contrepartie d’une rémunération pour les Gafa. C’est ainsi qu’un utilisateur de Facebook par exemple peut se voir proposer sur son fil d’actualités, des modèles de baskets rouges dont il avait parlé via Messenger avec son cousin quelques jours auparavant. Ce trafic est d’autant plus juteux qu’ils rapportent énormément d’argent. À l’échelle européenne, le réseau social bleu estime que chaque utilisateur lui rapporte annuellement 32 euros de revenus publicitaires. Un chiffre largement sous-estimé, à en croire de nombreux spécialistes. D’autant plus ce ne sont pas les données brutes qui rapportent, mais elles valent de l’or une fois qu’elles ont été affinées en profils distincts.
L’enjeu politique de ces données personnelles n’est pas non plus à sous-estimer. Le scandale Cambridge Analytica, éclaté en 2016 est encore vivace dans les esprits. Cette entreprise avait en effet siphonné au nez et à la barbe de Facebook, les données numériques d’au moins 87 millions d’utilisateurs, le tout à leur insu, selon la presse. Une moisson qui aurait servi à influencer la présidentielle américaine – en faveur de Donald Trump – et le brexit. Cette révélation avait secoué le microcosme des Gafa, surveillés depuis comme du lait sur le feu. Le règlement général sur la protection des données (RGPD) est notamment entré en vigueur en 2018. Mais cela ne suffit pas pour se prémunir des intrusions numériques. Il revient à chaque utilisateur de veiller à un usage plus prudent des Gafa.