Le sexagénaire et chroniqueur vedette de Cnews songerait à se présenter à la présidentielle de 2022. Quitte à émietter les voix de l’extrême droite dont il se dit pourtant défenseur ?
Zemmour candidat à la prochaine présidentielle ? La question revient sans cesse dans les conversations depuis février et la Une de L’Express sur les ambitions élyséennes de l’essayiste. Si rien n’a officiellement filtré de la part de l’intéressé, ses soutiens – qui se multiplient – se mobilisent de plus en plus, selon l’enquête très fouillée du magazine. Cela va de la création des comités de soutien à la mise en ligne d’une pétition pour susciter sa candidature. Quant aux nerfs de la guerre, le milliardaire Vincent Bolloré – qui ne tient pas Macron en haute estime, faut-il le rappeler – serait prêt à s’en charger.
Des raisons de sauter le pas
Zemmour lui, entretient bien le mystère sur la question. Mais plusieurs raisons pourraient le motiver à sauter le pas. Outre des qualités intrinsèques que ses soutiens ne manquent d’ailleurs pas de vanter, la perspective d’une candidature du polémiste tiendrait d’une logique idéologique. En effet, de nombreuses personnalités d’extrême droite ne vendent pas cher la peau de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron, malgré son bon score lors de la dernière échéance (33%). Elles ne sont pas non plus convaincues par les sondages qui la créditent de 48% au second tour de la prochaine présidentielle. Et pour cause, des échecs successifs qui ont fini par peindre la présidente du Rassemblement national (RN) en « serial loser », aux yeux de certains. C’est le cas notamment du maire de Béziers, Robert Ménard, qui a toujours préconisé l’union au sein de la droite dure.
Une hypothèse qui pourrait faire pschit
Oui, Zemmour est une figure populaire de l’extrême droite. Il l’est davantage encore dans un contexte de bérézina général de la gauche en France et de frustration envers la politique menée par la droite d’Emmanuel Macron. Son émission animée chaque semaine sur Cnews pour des milliers de visionnages le met en avant. Mais est-ce suffisant pour briguer la présidence de l’Élysée ? La question mérite d’être posée, d’autant plus qu’un récent sondage réalisé par Ifop le crédite de 17% des intentions de vote seulement au premier tour dans l’hypothèse d’une absence de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan, l’autre figure de la droite dure. Pire, Éric Zemmour récolterait moins de la moitié de l’électorat de ces derniers.
Autant dire que la patronne du RN a un potentiel électoral certain, malgré la fiabilité relative des sondages et les doutes subsistants à son sujet.