Le courant écologiste essuie dernièrement, des attaques particulièrement virulentes de la part du gouvernement. À 8% des intentions de vote, le porte-flambeau des Verts n’est pas vraiment une menace pour le président sortant. Mais les lieutenants de ce dernier savent que la donne pourrait changer.
C’est un aphorisme célèbre au football : la meilleure défense, c’est l’attaque. La majorité présidentielle semble avoir décidé d’adopter cette stratégie vis-à-vis d’Europe écologie-Les Verts (EELV). Le parti représenté par Yannick Jadot au scrutin d’avril prochain a cristallisé les critiques du gouvernement durant toute la semaine écoulée. De la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili à son homologue de la Place Beauvau Gérald Darmanin, chacun y est allé de sa formule choc tantôt pour démontrer l’irresponsabilité des Verts, tantôt pour éventrer leur idéologie sans substance. Ils ont même été affublés du qualificatif peu glorieux de complotistes.
Certes, cette période de précampagne électorale ouvre la voie à toutes les manœuvres de déstabilisation entre partis politiques. Rien n’indique cependant à première vue que Yannick Jadot, crédité pour l’heure de 8% des intentions de vote au premier tour par les sondages les plus optimistes, soit une cible de choix pour le camp présidentiel. Contrairement à un Zemmour par exemple dont l’ascension semble inexorable.
Frénésie dans la majorité
Mais voir la chose sous cet angle, c’est oublier qu’une présidentielle ne se joue pas à six mois près et que la dynamique est susceptible d’évoluer à tout moment. Celle-ci pourrait voir, dans le pire des scénarios pour la Macronie et ses ouailles, Yannick Jadot devenir un adversaire sérieux pour le chef de l’État sortant. D’autant plus si le candidat d’EELV parvient à rallier quelques soutiens à gauche susceptibles de l’aider à passer la barre fatidique des 14% suffisante pour l’instant, à en croire les derniers sondages, pour se hisser au second tour. L’hypothèse n’est pas saugrenue quand on sait que la perspective d’un Yannick Jadot président pourrait séduire les anciens convaincus de la Macronie déçus depuis par le virage droitier opéré par le locataire de l’Élysée, selon le patron de l’institut Elabe, Bernard Sananès, interrogé par BFMTV.
Alors pour s’épargner une potentielle mauvaise surprise dans cette quête élyséenne particulièrement sinueuse, la majorité présidentielle appuie là où ça fait mal chez les Verts. C’est la guerre des mots entre les deux camps, quitte à frôler l’outrance. Reste à voir si cette stratégie sera payante pour Macron, ou si au contraire, elle fera effet boomerang en propulsant Jadot. Car le risque lorsqu’on se rue à l’attaque est de subir une contre-attaque.