France : Sandrine Rousseau, une ambitieuse au sein d’EELV

La finaliste de la primaire écologiste dont les propositions ont secoué les Verts ces derniers mois sème ses graines pour l’avenir. Au risque de tirer le candidat désigné de son parti à la présidentielle vers le bas.

Pour Sandrine Rousseau, la primaire écologiste à la présidentielle a un goût d’inachevé. À quelque 2 000 voix près, l’économiste aurait pu, à la surprise générale, porter les couleurs d’Europe-Écologie-Les-Verts (EELV) au scrutin d’avril prochain. L’intéressée consciente de cet épisode du destin a décidé d’en jouer afin de prendre date pour l’avenir. Un avenir très proche, étant donné l’imminence des législatives de juin prochain et du congrès chez les Verts fin 2022.

Sandrine Rousseau joue donc sa petite musique solo depuis sa courte défaite face à Yannick Jadot fin septembre. Et forcément, c’est ce dernier qui en pâtit en raison des divergences entre les deux figures écologistes sur bien des aspects de leur programme respectif. Devenue désormais une bonne cliente des médias grâce à sa percée à la primaire, l’écoféministe radicale n’hésite pas à mettre ses propres projets en avant. Tant pis si cela est en contradiction avec la ligne incarnée par le candidat EELV qu’elle avait par ailleurs promis de soutenir dans cette quête élyséenne.

Grosses divergences

Comme lorsqu’il s’est agi d’évoquer les prix à la pompe en octobre dernier sur BFMV. « Bien sûr que je la maintiens », avait-elle répondu à Jean-Jacques Bourdin au sujet de sa proposition d’augmentation du prix de l’essence malgré le contexte de flambée. Une proposition à laquelle Yannick Jadot n’est pas favorable.

En dehors du fossé programmatique (infranchissable ?) qui sépare Sandrine Rousseau de son compagnon de parti et porte-étendard des Verts à la présidentielle, la personnalité de ce dernier est aussi froidement accueillie par l’universitaire. Elle a ainsi regretté fin novembre, dans les colonnes de l’Obs, une campagne EELV terne de la part d’un Yannick trop tendre, pas assez punchy. De quoi en rajouter à l’agacement du concerné vis-à-vis de cette alliée difficile à cerner, mais trop utile pour s’en passer.

Union feinte

Après deux mois de frustrations, Yannick et Sandrine se disent désormais prêts à jouer collectifs pour le triomphe du courant écologiste. Une situation favorisée, selon de nombreux observateurs, par la mise en retrait de l’ancien porte-parole du candidat, Matthieu Orphelin. Ce dernier emporté par le souffle du scandale Nicolas Hulot a offert une place prépondérante à la championne écoféministe auprès de l’ancien fonctionnaire de Greenpeace. Jusqu’au prochain crash ?

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