Amazon n’emballe pas les consommateurs suédois

Le géant du e-commerce connaît des débuts compliqués en Suède. En cause, sa propension à faire de l’ombre aux petits commerces locaux que goûtent peu les habitants du pays.

Tout le monde n’affectionne pas Amazon et son système ultramoderne de livraison. Ella a beau être la référence mondiale du commerce en ligne, la firme de Jeff Bezos n’est pas la bienvenue partout. C’est le cas notamment en Suède où l’entreprise vient de s’implanter en espérant y gagner une part importante d’un marché du commerce en ligne à succès. Mais ce déploiement ne semble pas intéresser grand monde sur place pour l’heure, à en croire une étude réalisée par le cabinet Qvik. 67,2% des consommateurs suédois déclarent en effet que l’arrivée d’Amazon dans le pays n’a rien changé à leurs habitudes sur le marché de la vente en ligne. Donnée plus significative, l’enquête révèle que plus d’un Suédois sur cinq a déjà boycotté le groupe depuis son installation à Stockholm en octobre dernier.

Pourquoi une telle résistance ?

Les sondés affirment en effet préférer les acteurs locaux de la vente en ligne au géant de Seattle. Et pour cause, l’univers du e-commerce suédois est fortement marqué par la prédominance de professionnels locaux. De fait, les étrangers y ont une part infime. À hauteur de 20 % seulement avant l’arrivée d’Amazon. Et pourtant, la firme américaine ne manque pas de stratégie pour séduire la clientèle. À l’image de ses livraisons rapides ou de ses prix relativement bas comparés à ceux de la concurrence. Sans réussite pour l’instant. Elle ne monte pas (encore ?) dans l’estime des Suédois. Ces derniers – 14% des personnes interrogées plus exactement – affirment même avoir augmenté leur fréquentation des commerces locaux afin de barrer la route à Amazon.

D’autres facteurs comme la méprise des couleurs du drapeau suédois ou les erreurs de traduction de la part de l’entreprise sont également à la base de cette relation qui commence bien mal.

Le spectre d’un scénario à l’australienne

Les déboires d’Amazon en Suède en rappellent d’autres. Notamment en Australie où l’entreprise a débarqué en 2017 avec beaucoup de difficultés. À tel point qu’elle n’y détient que 4% des parts de marché à ce jour. Un chiffre d’autant plus famélique que le géant du e-commerce connaît partout ou presque une expansion rapide. Quitte à concentrer les critiques à propos de ses visées hégémoniques et nuisibles aux commerces locaux, y compris dans les rangs des acteurs politiques.

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