Psychiatrie : L’Adamant, le bateau hôpital qui réinvente la relation soignant-patient

Bateau Adamant

A l’occasion de la mobilisation nationale pour des soins plus humains, organisée ce jeudi par des collectifs de soignants en psychiatrie, allons à la rencontre de l’Adamant, ce bateau hôpital qui a réinventé la relation entre personnel soignant et patients. Ateliers de peinture, musique, cinéma, cafés, dessins, danses… étant au menu du traitement proposé par sur cette péniche.

« En psychiatrie, les moyens, c’est nous ! »

Crée en 2010 et installé dans le 12e arrondissement sur la Seine, l’Adamant est une péniche qui accueille des patients souffrants de troubles psychiatriques. Contrairement aux hôpitaux classiques, il n’y a pas de barrières entre soignants et soignés sur l’Adamant. Il n’y a pas même pas de blouse blanche puisque les médecins psychiatres se fondent parmi ceux qu’ils soignent. Cette façon de procéder s’inspire de la psychothérapie institutionnelle. Celle-ci considère davantage le patient comme un sujet associé aux décisions des soignants. Pour Arnaud Vallet, le directeur de l’Adamant, il y a encore des raisons d’espérer en la survie de cette approche thérapeutique « Quelques lieux défendent cette conception d’une psychiatrie horizontale qui demande du temps et des moyens. » a-t-il confié. L’on est donc loin des politiques actuelles en matière de santé où la rentabilité prime. « En psychiatrie, les moyens, c’est nous ! », ajoute Arnaud Vallet.

Convivialité, familiarité et ateliers collectifs

Les maîtres mots à bord de l’Adamant sont : convivialité et familiarité. Ainsi le bateau est comme un cocon associatif où soignants et patients dînent et sirotent ensemble. Ils partagent même les toilettes et les cuisines. « Vous avez vu, il n’y a pas de blouses blanches, on ne sait donc pas qui est soignant ou patient. C’est un lieu de vie, très différent d’un hôpital aseptisé, angoissant, où les patients sont placés par pathologie. » a déclaré Margot, une patiente.

Le personnel soignant a aussi eu l’ingénieuse idée de créer des activités artistiques afin d’aider les malades à extérioriser plus facilement leurs sentiments. Ainsi, en complément des psychothérapies individuelles, l’Adamant propose aux patients de participer à des ateliers collectifs de peinture, théâtre, musique etc.  « Parfois par l’argile, le dessin, la danse, on remonte ce qu’ils n’arrivent pas à mettre en mots », raconte Marie-Lyne, l’une des infirmières de la péniche.

L’Adamant vit en harmonie avec l’entourage

L’Adamant ne se soucie pas seulement de réinventer ses relations internes. L’hôpital psychiatrique a aussi établi de bons rapports avec le voisinage. Ses responsables ont par exemple signé, avec les voisins, une sorte de « charte du bien vivre sur le quai » afin de s’entraider et de briser les préjugés. Les uns étant enclins à voir d’un mauvais œil la proximité d’un centre psychiatrique et les autres à considérer le voisinage comme un monde agressif plein de drogués, de bandits et autres.

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.