L’Amazonie devrait bénéficier d’un fonds spécial, pourvu par les pays riches et les multinationales, pour financer sa protection. C’est le souhait du président colombien Gustavo Petro, qui s’exprimait jeudi depuis le département d’Amazonas. Il compte présenter sa proposition à la prochaine conférence des Nations unies sur le climat en Égypte.
Lors d’un déplacement dans une école indigène dans le département d’Amazonas, le jeudi 18 août 2022, le président colombien Gustavo Petro a déclaré qu’il allait demander aux pays riches et aux grandes entreprises de constituer un fonds pour la protection de l’Amazonie, poumon vert de la planète Terre. Cet investissement d’environ 500 millions de dollars par an se fera de manière permanente pendant 20 ans pour obtenir des résultats concrets dans la lutte contre le changement climatique. Il s’agira soit de financer des crédits carbone, soit de débloquer des contributions directes.
L’avenir de l’Humanité en dépend
La proposition colombienne sera présentée en novembre prochain à la conférence des Nations unies sur le climat, la COP27, qui se tiendra en Égypte. « Si la forêt amazonienne, l’une des plus grandes éponges pour le gaz C02 qui réchauffe la planète et change le climat, est détruite, (…) l’Humanité sera détruite », a prévenu Gustavo Petro. Si les Etats riches et les multinationales optent pour des contributions financières, celles-ci serviront à payer les paysans pour qu’ils protègent la forêt amazonienne et permettent aux zones déboisées de reprendre vie. Concrètement, le gouvernement colombien versera des salaires mensuels à cent mille familles amazoniennes pour laisser pousser la forêt là où elle a été détruite par les activités humaines.
Renforcement de la lutte contre les prédateurs
Les familles prendront également la défense de la nature là où elle est vulnérable. Ce qui permettra de sauver 21 millions d’hectares. Au cours de son appel de jeudi, Gustavo Petro a aussi ordonné aux forces armées de capturer les « grands prédateurs de la forêt amazonienne » et d’accorder plus d’attention et d’énergie à la lutte contre les incendies. Selon le premier président de gauche colombien, « la force publique doit arrêter le grand capital qui se mobilise pour brûler la forêt amazonienne ». Il ne veut pas que cette quête effrénée de profits nuise aux paysans et à la planète.
Plus riche et dense forêt en biodiversité de la planète
Aux commandes de la Colombie depuis le 7 août 2022, Gustavo Petro a fait de la protection de l’environnement l’une de ses priorités. Il y a consacré un projet ambitieux qui vise notamment à convertir son pays aux énergies propres, à stopper l’exploration de nouveaux puits de pétrole et à conserver l’Amazonie, la plus riche et dense forêt en biodiversité de la planète. Le bassin amazonien couvre près de 40% de l’Amérique du Sud et s’étend sur neuf des douze pays de la région. Ce sont la Bolivie, le Pérou, la Colombie, l’Équateur, le Venezuela, le Suriname, la Guyane, la Guyane Française et le Brésil, qui en détient la plus grande partie (67%). Près de 34 millions d’habitants, indigènes pour la plupart, vivent dans cette forêt d’une superficie totale de 7,4 millions de kilomètres carrés.