Les premières épreuves du Bac 2023, celles de spécialité, sont programmées en début de semaine prochaine. Mais elles pourraient être perturbées par la grève contre la réforme des retraites. Plusieurs syndicats d’enseignants ont déjà déposé des préavis de grève.
Cette année, les premières épreuves du Baccalauréat (les épreuves de spécialité) doivent se tenir les lundi 20, mardi 21 et mercredi 22 mars. Alors que les candidats se préparent à les affronter, l’ombre de la grève contre la réforme des retraites plane au-dessus de leur examen. En effet, plusieurs syndicats d’enseignants ont déposé des préavis de grève contre ce projet de loi, rejoignant ainsi le mouvement national de contestation. Ils sont décidés à empêcher le déroulement des épreuves de spécialités si le gouvernement ne fait pas marche arrière.
Pour un report des épreuves en juin
En plus de s’attaquer à la réforme des retraites, rejetée par une grande majorité des actifs français, les syndicats d’enseignants contestent le calendrier de ce Baccalauréat 2023. Dans un communiqué publié en février, le syndicat SNES-FSU relève une grave incohérencen dans le programme. Celui-ci serait bâclé pour finir dans les temps. Le gouvernement sacrifierait ainsi la révision des élèves.
Le SNES-FSU dénonce également la mise en place de « la correction dématérialisée ». Cette pratique donnerait lieu à des « bidouillages de notes scandaleux ». En outre, il craint que l’organisation des épreuves de spécialité en mars renforce l’absentéisme au 3e trimestre. Pour éviter tout ceci, il réclame le report de ces épreuves au mois de juin, en même temps que le grand oral.
L’exécutif s’accroche à sa réforme des retraites
Si ces recommandations ne sont pas prises en compte, prévient pour sa part le syndicat SUD-Éducation, la grève aura bel et bien lieu. Avec toutes les conséquences qu’elle entraine. Pour l’instant, l’exécutif continue de négocier pour faire passer son projet de loi à l’Assemblée nationale. Sans surprise, le Sénat a voté le texte ce matin. Il reste l’Assemblée nationale dans l’après-midi. Le vote est plus incertain dans cette chambre où la Renaissance n’est pas majoritaire. Mais elle compte sur les voix des élus LR (Les Républicains) pour passer ce dernier cap législatif.
Possibilité pour les élèves de réviser vendredi et samedi
Tout comme pour la réforme des retraites, le gouvernement ne veut pas reculer sur le calendrier du Baccalauréat. Repondant à la critique sur le manque de préparation des candidats, Pap Ndiaye a annoncé mardi que les lycéens de terminale pourront réviser vendredi et samedi au lieu d’aller en classe. Selon le ministre de l’Education nationale, cela permettra de traiter les inégalités entre lycées qui organisaient déjà des révisions et les autres. Les syndicats enseignants fustigent cette décision et la juge tardive. Elle relèverait de l’amateurisme de ce pouvoir, qui est toujours dans l’anticipation.
Dans le cadre de la réforme du Baccalauréat
Cette opposition des enseignants risque de compromettre l’application de la réforme du Baccalauréat prévue depuis l’été 2019, mais contrariée par la crise sanitaire. Avec ce changement de système, les spécialités (2 par élèves) sont affectées d’un coefficient 16 et comptent pour 32 % de la note finale de l’examen. Le calendrier se trouve aussi modifié pour prendre en compte les notes dans les dossiers Parcoursup. Jusqu’au 9 mars, les lycéens ont pu formuler leurs vœux (au nombre de 10) sur cette plateforme d’accès à l’enseignement supérieur.