La visite du nouveau roi d’Angleterre prévu à partir de dimanche prochain sur le sol français, est menacée par le contexte sociopolitique tendu dans le pays en raison de la réforme polémique des retraites.
« Qu’il annule cette visite de Charles III ! », a recommandé jeudi sur BMFTV, la députée écologiste Sandrine Rousseau à propos de la prochaine venue du monarque britannique en France. Une telle recommandation ne devrait pas recevoir de réponse favorable de la part du président Emmanuel Macron.
Mais le prix à payer pour cette visite de quatre jours, la première du nouveau roi hors de son pays, n’en reste pas moins élevé en termes de préparation. En cause, le contexte d’extrême tension en cours sur l’ensemble du territoire français et marqué par une certaine surdité entre le gouvernement d’une part et l’opposition politique de l’autre à propos de la réforme des retraites.
Pire timing possible
Et entre les deux camps se trouve un certain peuple laminé entre autres par l’inflation et dont la colère se fait désormais de plus en plus violente. De nombreuses scènes de violences sont ainsi répertoriées depuis quelques jours lors des manifestations anti-réforme des retraites.
À cela s’ajoutent les multiples mouvements de grève paralysant de larges secteurs d’activités du pays, à l’instar des transports et de l’assainissement notamment. Autant de choses qui inscrivent cette visite de Charles III dans le pire timing possible. Cela accroît par ailleurs le risque d’un camouflet de la part de l’État français.
Cette crainte est d’autant plus redoutée à l’Élysée qu’il pourrait exister de nombreuses brèches profitables à ceux qui voudraient paralyser le séjour du roi dans l’Hexagone. C’est le cas du dîner ultrachic prévu lundi soir à Versailles, de la descente des Champs-Élysées plus tôt ou encore du déplacement de Sa Majesté à Bordeaux le lendemain.
Tenir le pari
Ce sont autant de risques que les services du protocole français et celui britannique s’emploient à surmonter depuis quelques jours. Un travail de longue haleine, tant l’éventualité d’un déraillement de l’événement demeure jusqu’à la toute dernière minute.
« On s’arrache tous les cheveux, un vrai casse-tête diplomatique », a confié une source proche d’Emmanuel Macron au Parisien jeudi soir, tout en précisant que rien n’était encore tranché quant à l’organisation de cette fameuse visite.
Les acteurs impliqués veulent donc tenir le pari d’offrir au roi Charles III, le meilleur accueil possible. Reste à tenir à distance les potentiels perturbateurs.