Miné par les affaires, le parti de Jean-Luc Mélenchon voit son image ternie dans l’opinion française. De quoi remettre en cause son leadership à gauche.
La France insoumise (LFI) est-elle dangereuse pour la démocratie ? Oui, estime une majorité de Français interrogés entre le 15 et le 18 septembre dernier lors d’un sondage réalisé par l’institut Ipsos et Sopra Steria pour le Monde, le Cevipof, la Fondation Jean-Jaurès et l’Institut Montaigne.
Les résultats de l’enquête publiée mardi 10 octobre mettent en avant le parti de Jean-Luc Mélenchon avec 57% des opinions. Soit cinq points au-dessus du Rassemblement national (RN), dont l’évocation a autrefois été synonyme d’agiter un chiffon rouge.
Cette période semble toutefois bien loin désormais, tant le parti d’extrême droite arrivé constamment deuxième à la présidentielle, est engagé dans un exercice destiné à ripoliner son image, sous le leadership de Marine Le Pen.
LFI assimilée à la violence
L’image du RN s’est ainsi améliorée de six points depuis 2020 à l’aune de ce sondage l’institut Ipsos/Sopra Steria publiée chaque année afin de mesurer l’état de la société française, les valeurs et la perception des regroupements politiques vis-à-vis de l’opinion.
Mieux, 44% des sondés estiment l’ex-Front national ne mesure de gouverner la France. Soit une progression de 12 points au cours des trois dernières années. A contrario, LFI stagne avec 28% d’opinions positives.
Une preuve supplémentaire de la dégradation de l’image du parti de Mélenchon dans l’opinion française réside dans le fait qu’une large majorité de sondés (60%) le considère comme violent. Soit huit points devant le Rassemblement national.
Crise existentielle
Ces données pour le moins surprenantes sont révélatrices de la grave crise existentielle en cours au sein de La France insoumise. Une crise vieille de plusieurs mois qui connaît ces derniers jours une exacerbation.
Entre les affaires Quatennens (élu condamné pour violences conjugales), Sophia Chikirou (élue proche de Mélenchon accusée de management autoritaire et d’escroquerie aggravée entre autres) et le refus de condamner le Hamas pour ses attaques en Israël, le parti est secoué de toutes parts.
À tel point que son leadership au sein de la Nupes – l’alliance de gauche qu’il dirige à l’Assemblée nationale – est fortement contesté. Jean-Luc Mélenchon en l’occurrence apparaît désormais comme peu rassembleur et incapable de constituer une opposition crédible à la majorité, aux côtés des autres forces politiques.
Il reste à savoir comment LFI se sortira-t-elle de cette situation.