L’organisation faîtière du tennis féminin instaure une mesure de protection du classement des joueuses pendant leurs traitements de fertilité. L’initiative offre une flexibilité précieuse à ces athlètes souvent contraintes de choisir entre leur carrière et leur désir de maternité.
Dans une décision qui résonne bien au-delà des courts, la Women’s Tennis Association (WTA) a annoncé, le 11 juin dernier, une mesure historique : la protection du classement mondial des joueuses pendant leurs traitements de fertilité.
Cette mesure s’inscrit dans le cadre du Fonds PIF WTA pour la Fertilité et la Famille, soutenu financièrement par le Fonds public d’investissement (PIF) saoudien. Ce programme annoncé en mars offre aux joueuses de tennis un congé de maternité rémunéré pouvant s’étendre à 12 mois, ainsi qu’un accès à des subventions pour les traitements de fertilité.
La protection du classement permet aux joueuses classées dans le top 750 mondial qui s’absentent au moins dix semaines de la compétition de bénéficier d’un « Classement d’Entrée Spéciale ».
Une avancée obtenue de hautes luttes
L’initiative, similaire à celle accordée aux joueuses revenant de blessures de longue durée ou de grossesse, leur offre la possibilité d’utiliser leur classement antérieur pour participer à jusqu’à trois tournois lors de leurs dix premières semaines de retour.
Seule limitation : cette protection ne s’applique pas aux tournois WTA 1000, classés juste en dessous des Grand Chelem. Il s’agit d’une avancée majeure découlant de plusieurs années de hautes luttes symbolisées par de nombreux cas, jusqu’au-delà du tennis.
De nombreuses athlètes professionnelles se sont trouvées, à un moment ou à un autre, confrontées à cette question existentielle : comment concilier les exigences de leur carrière avec leur désir de maternité.
Un nouveau standard pour le sport féminin
« Croyez-moi, je n’ai jamais voulu avoir à choisir entre le tennis et une famille. Je ne pense pas que ce soit juste. Si j’étais un homme, je ne serais pas en train d’écrire ceci parce que je serais là-bas en train de jouer et de gagner pendant que ma femme ferait le travail physique d’agrandir notre famille. Peut-être que j’aurais été davantage comme Tom Brady si j’avais eu cette opportunité« , a écrit Serena Williams dans le magazine Vogue en 2022, expliquant sa décision de prendre sa retraite pour concevoir un second enfant.
« Je suis passée d’une césarienne à une deuxième embolie pulmonaire, avant de disputer une finale de Grand Chelem. J’ai joué pendant que j’allaitais. J’ai joué malgré une dépression post-partum« , décrivait-elle au sujet de son parcours après la naissance de son premier enfant, cinq ans plus tôt.
L’impact de ces mesures dépasse largement le cadre du tennis. Elles établissent un nouveau standard dans le sport professionnel féminin, reconnaissant enfin que les athlètes femmes font face à des défis biologiques et sociaux uniques que leurs homologues masculins n’ont pas à affronter.