Tesla accusée de discrimination à l’embauche

Le constructeur automobile électrique fait l’objet d’une plainte judiciaire pour avoir prétendument favorisé les travailleurs étrangers sous visa, qu’il peut rémunérer à moindre coût, au détriment des citoyens américains.

Selon Reuters, une plainte a été déposée vendredi 12 septembre devant un tribunal fédéral de San Francisco contre Tesla et son PDG, le milliardaire Elon Musk. L’initiative menée par l’ingénieur logiciel Scott Taub et la spécialiste en ressources humaines Sofia Brander concerne des accusations de discrimination à l’embauche.

Les plaignants accusent l’entreprise de discriminer systématiquement les citoyens américains au profit de détenteurs de visas H-1B, dans le but présumé de réduire ses coûts salariaux. Ce dispositif créé en 1990 permet aux entreprises américaines d’embaucher temporairement des travailleurs étrangers dans des domaines spécialisés.

Les visas, initialement accordés pour trois ans, sont plafonnés à 65 000 par an, avec 20 000 supplémentaires réservés aux professionnels étrangers diplômés d’un master ou plus d’une université américaine.

En 2024, environ 400 000 demandes de visa H-1B ont été approuvées, dont 65 % concernaient des renouvellements. Les entreprises technologiques dominent ce programme, avec Amazon, Google, Meta, Microsoft et Tesla en tête des employeurs recourant aux visas H-1B.

Des témoignages accablants

Tesla aurait ainsi embauché selon la plainte, environ 1 355 détenteurs de visas H-1B tout en licenciant plus de 6 000 employés sur le territoire américain, dont « la grande majorité » étaient des citoyens américains.

Scott Taub rapporte avoir été découragé de postuler pour un poste après qu’on lui ait précisé qu’il était réservé aux « H1B seulement« , et n’avoir jamais été convié à un entretien pour un second emploi.

De son côté, Sofia Brander affirme que Tesla a refusé de l’interviewer pour deux postes différents, malgré le fait qu’elle ait déjà travaillé deux fois en tant qu’employée contractuelle pour l’entreprise.

De fait, le constructeur automobile peut « payer les employés dépendants de visas moins cher que les employés américains effectuant le même travail », une pratique que l’industrie qualifie de « vol de salaire ». De quoi permettre à la société basée au Texas de réduire ses coûts de main-d’œuvre tout en maintenant ses niveaux de productivité.

Un enjeu qui dépasse Tesla

Pour étayer leurs affirmations, les auteurs de la plainte citent la position personnelle d’Elon Musk sur la question des visas H-1B. Dans un message publié sur X le 27 décembre 2024, le milliardaire, lui-même naturalisé américain d’origine sud-africaine et ancien détenteur d’un visa H-1B, a défendu ce programme alors que les soutiens de Donald Trump l’accusaient d’être à l’origine du chômage des citoyens américains.

« La raison pour laquelle je suis en Amérique, ainsi que tant de personnes critiques qui ont construit SpaceX, Tesla et des centaines d’autres entreprises qui ont rendu l’Amérique forte, c’est grâce au H-1B », avait-il écrit.

L’action en justice vise à obtenir des dommages et intérêts pour tous les citoyens américains qui ont postulé pour des emplois chez Tesla aux États-Unis et n’ont pas été embauchés, ou qui ont travaillé pour Tesla et ont été licenciés.

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