Le 19 février dernier, 110 lycéennes ont été enlevées à Dapchi, par des militants islamistes de Boko Haram. Un mois après, 106 d’entres elles ont été libérées.
En février, la ville de Dapchi a été plongée dans la panique après que 110 de leurs filles aient été enlevée dans leur école. Cet enlèvement de masse a été organisée par Boko Haram : elles auraient été sous la coupe de Abu Musab al-Barnaoui, chef de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest. Ce drame a toute de suite rappelé l’enlèvement de 200 lycéennes à Chibok, zone de gouvernement local de l’État de Borno au Nigeria.
Quelques jours après l’enlèvement de Dapchi, Amnesty international avait accusé l’armée nigériane d’avoir ignoré les mises en garde répétées sur les mouvements de combattants de Boko Haram dans l’Etat de Yobe, quelques heures avant et après l’enlèvement de 110 jeunes filles dans leur école de Dapchi.
Mais c’est ce mercredi que tout a basculé. Au petit matin, neuf véhicules ont déposé les lycéennes aux abords du lycée où elles avaient été enlevées. Après les réjouissances de la ville, la question est pour l’heure de savoir comment et surtout pourquoi elles ont été libérées si rapidement.
Cet enlèvement prend une tournure politique. A moins d’un an des élections présidentielles au Nigéria, les circonstances de cette libération posent beaucoup de questions.
Moins d’un mois après l’enlèvement des lycéennes, Muhammadu Buhari, actuel président du Niger, a annoncé vouloir privilégier la négociation plutôt que la force pour libérer les jeunes filles de Dapchi. Cela va à l’encontre des méthodes habituellement musclées de son exécutif.
La présidence nigériane a souligné qu’aucune rançon n’avait été versée, mais le calendrier électoral laisse à penser que l’administration Buhari a, au contraire, voulu accélérer les discussions pour éviter toute complication à moins d’un an de l’élection présidentielle.
Quant à lui, le ministre de l’information, Lai Mohammed a donné son avis selon lequel « les négociations avaient été facilitées par des pays proches, et que la libération des adolescentes avaient été « inconditionnelles ».
La question en suspend emmène à se demander quelles vont être les contreparties de cette libération express.