Si le gouvernement, les autorités de santé et certains scientifiques se montrent encore réticents sur l’utilisation de la chloroquine, la majorité des Français estime que ce médicament est efficace pour lutter contre le coronavirus. C’est en tout cas ce qu’indique un sondage Ifop, commandé par Labtoo, une plateforme pour la recherche médicale.
59% des Français croient en l’efficacité de la chloroquine
Alors que le débat scientifique sur la chloroquine se relance avec le succès de la pétition « Ne perdons plus de temps! », qui a déjà recueilli 200.000 signatures, la plateforme pour la recherche médicale, Labtoo, a commandé à l’Ifop une enquête pour savoir ce que les Français pensent de la solution thérapeutique défendue par le professeur Raoult.
Selon cette étude réalisée entre le 3 et 4 avril sur 1016 Français, 98% des Français ont entendu parler du protocole à base d’hydroxychloroquine (le dérivé de la chloroquine, NDLR). Et 58% voient précisément en quoi consiste cet anti-paludien aujourd’hui souvent utilisé contre certaines maladies auto-immunes. A la question de savoir s’ils pensent vraiment que la chloroquine est efficace contre le coronavirus, les Français ont répondu « Oui » à 59%. Contre 20% qui pensent le contraire et 21% qui n’ont pas d’avis sur le sujet.
La région parisienne moins emballée que les provinces
Par ailleurs, la croyance dans l’efficacité de la chloroquine est étroitement corrélée à l’idée complotiste que le virus provient d’un laboratoire (65%). Dans le détail, les partisans de la LFI le pensent à 80%, ceux du RN à 66%, les électeurs LR à 71% et les sympathisants des Gilets jaunes à 80%. Aussi, la chloroquine suscite un clivage régional. En Provence-Alpes-Côte d’Azur par exemple (où se situe le laboratoire du professeur Raoult) on croit fortement en l’efficacité de ce médicament (74%). On l’est moins en région parisienne (58%).
En outre, l’opinion publique se dit favorable à ce que la prescription de la chloroquine ne soit plus réservée aux médecins hospitaliers mais élargie aux médecins de ville afin qu’ils puissent la prescrire à leurs patients atteints du coronavirus. Les Français soutiennent en revanche plus nettement (55%) la position actuelle des pouvoirs publics qui limitent sa prescription aux malades les plus gravement atteints.
Un vaccin pas avant l’été
Enfin, d’après le sondage Ifop, les Français se montrent sceptiques sur la diffusion rapide d’un traitement efficace contre le coronavirus. En effet, seuls 21% d’entre eux pensent qu’un traitement sera disponible avant cet été et un tiers (32%) après (septembre 2020) ».
Cette étude a eu lieu au moment où plusieurs pays effectuent des essais cliniques. Les premiers résultats d’un essai européen baptisé « Discovery » sur quatre traitements, dont l’hydroxychloroquine, sont attendus en fin de semaine. L’OMS doit aussi lancer un vaste essai clinique international.