L’élu municipal participant à la primaire du parti écologiste pour la présidentielle d’avril, fait feu de tout bois contre la vaccination anti-Covid. De quoi fragiliser la ligne directrice de sa formation politique sur la question.
Un trublion nommé Jean-Marc Governatori au sein d’EELV. Le sexagénaire conseiller municipal niçois a décidé de mettre son parti à rude épreuve à propos de la vaccination, peu importe que sa position passe pour de l’indiscipline. Selon lui, l’injonction faite aux gens de se vacciner serait dangereuse. Dans une vidéo qui mêle amalgame et théorie du complot postée sur les réseaux sociaux, Jean-Marc Governatori parle d’un acte favorisant les maladies et auquel il n’entend guère se soumettre. Peu lui chaut que les contaminations repartent à la hausse à cause du variant Delta. « Les morts ne jonchent pas encore le sol ». Par conséquent, pas question pour lui de se faire inoculer le sérum.
Un présidentiable antivax ?
Ces propos de la bouche d’un citoyen lambda ne seraient pas vraiment inédits dans ce contexte de défiance persistante de la vaccination en France et dans le monde. Mais Jean-Marc Governatori n’est pas n’importe qui. Il s’agit d’un élu qui de surcroît aspire à diriger le pays. Le président de l’Alliance écologiste indépendante est en lice pour la primaire du pôle écologiste d’EELV censée dégager le représentant du parti à la présidentielle d’avril prochain. Il devrait donc dans ce cadre, selon certains observateurs, faire preuve d’un minimum de discernement sur cette question sensible de la vaccination. D’autant que son avis est en porte-à-faux avec la tendance au sein des Verts, qui est favorable à la vaccination. D’où l’indignation suscitée par sa vidéo complotiste.
Une transgression dont EELV aurait pu se passer si Governatori avait été maintenu hors course de la primaire après l’éviction du parti Cap 21 qui a massivement parrainé l’élu de Nice. La formation politique présidée par Corinne Lepage avait en effet été sanctionnée pour son opposition à se ranger derrière le vainqueur de la primaire. Cette décision a eu pour conséquence de priver Jean-Marc Governatori d’un grand nombre de ses parrainages et donc de le laisser sur le carreau. Mais la justice saisie par l’intéressé a tranché en sa faveur et enjoint aux Verts de le réintégrer.
EELV dont les militants sont globalement pour la vaccination abriterait-elle dans ses rangs, un présidentiable antivax ? Governatori réfute ce qualificatif et estime que seule l’obligation vaccinale est dans con collimateur. Pas de quoi rassurer l’état-major du parti plus que jamais mal à l’aise face à cette situation.