La mesure conditionnant l’accès du public à de nombreux lieux à la vaccination arrive bientôt à échéance, mais le gouvernement met tout en œuvre pour sa prolongation. Au grand dam des oppositions tant sociales que politiques.
Ceux qui pestent contre le pass sanitaire vont devoir prendre leur mal en patience. La mesure gouvernementale adoptée en été dans le but de rompre la chaîne de propagation du Covid-19 n’est pas près de sauter. C’est en tout cas la conviction du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, qui l’a rappelé mercredi 20 octobre à l’issue du Conseil des ministres. L’intéressé a notamment indiqué à la presse qu’il n’y avait aucune raison d’alléger le dispositif à cette échéance surtout dans un contexte de reflux épidémique sur le territoire depuis quelques jours.
Donc, non seulement l’exécutif entend maintenir le pass sanitaire en vigueur jusqu’au 15 novembre comme la loi l’y autorise, mais il souhaite également le prolonger au-delà de cette date. Et pour parvenir à ses fins, le gouvernement a mis l’Assemblée nationale à contribution.
Âpres débats au parlement
Le parlement est en effet réuni en session plénière depuis mardi 19 octobre et sans doute jusqu’à l’entame du mois prochain, afin de se prononcer sur un énième projet de loi gouvernemental consacré à la crise sanitaire. Baptisé « vigilance sanitaire », cet arsenal législatif fait la part belle aux différentes mesures de contraintes instaurées en France depuis l’apparition du Covid en mars 2020. Il consacre à travers un de ses points, la prolongation du pass sanitaire jusqu’au 31 juillet 2022. Soit au-delà des six prochains mois.
Un tel délai permettrait aux dires du gouvernement de se prémunir contre une éventuelle situation de crise imputable au rebond épidémique en cours. L’exécutif a surtout à cœur d’éviter d’avoir à répondre d’une nouvelle catastrophe sanitaire durant les périodes sensibles de la présidentielle et des législatives de l’année à venir. Une mesure de précaution donc dont l’usage dépendra du tableau sanitaire du pays dans les prochains mois.
Levée de boucliers
Mais l’opposition parlementaire qui y voit d’abord une mesure restrictive supplémentaire des libertés n’est pas de cet avis. Elle refuse notamment d’avaliser une prolongation aussi longue. Les débats objet de plus de 300 amendements en commission promettent donc d’être âpres les prochains jours à l’Assemblée nationale. Les réticences au sein de la majorité ne devraient pas non plus être sous-estimées. Quant aux Français, une frange non-négligeable continue de réprouver le pass jugé liberticide.