Alors que plus de 2,1 millions d’Ukrainiens ont déjà quitté leur pays depuis le début de l’invasion russe, le 24 février dernier, la France se dit prête à accueillir jusqu’à 100.000 réfugiés. A ce jour, elle dit avoir déjà reçu sur son sol 7.500 personnes, dont 3.000 rien qu’en début de semaine dernière. Une augmentation significative qui témoigne d’une dégradation de la situation humanitaire en Ukraine.
Une cellule interministérielle de crise (CIC) mise en place
Après deux semaines de violents combats en Ukraine, les civils sont de plus en plus nombreux à prendre la route des pays voisins et des Etats plus à l’ouest comme l’Allemagne et la France. Selon les derniers chiffres du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, plus de 2,1 millions de personnes ont quitté le pays à ce jour, soit près de 5% de la population (44 millions d’habitants). Sur ce nombre, la France souhaite accueillir jusqu’à 100.000 personnes et 50.000 le cas échéant.
C’est ce qu’a annoncé le jeudi 10 mars 2022 le préfet Joseph Zimet, coordinateur de la cellule interministérielle de crise (CIC) mise en place ce même jour. L’ancien conseiller en communication d’Emmanuel Macron à l’Elysée a confié que le gouvernement s’attend à une deuxième et une troisième vague de réfugiés plus démunis et qui n’ont pas de proches en France. « Nous avons aujourd’hui 25 000 places d’accueil pour ces personnes. Pour l’instant la France est évidemment à la hauteur des attentes », a précisé pour sa part le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Des tensions en Île-de-France
Fort de cette différence d’au moins 25.000 places, l’Etat se prépare activement à augmenter ses capacités d’hébergement. Il faudra notamment identifier les lieux d’accueil et préciser la répartition des refugiés, mais également accompagner les organismes publiques ainsi que privés pour la gestion efficace de ce flux humains. Cette assistance sera d’autant importante qu’il existerait déjà des tensions dans certaines régions comme l’Île-de-France, où 3.000 Ukrainiens bénéficient déjà d’une prise en charge en hébergement d’urgence. Ces réfugiés logent dans des gymnases ou des hôtels.
20.000 propositions d’hébergement
La ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa a salué cette semaine l’élan de générosité des Français sur les réseaux sociaux pour venir en aide aux victimes du conflit ukrainien. Elle relève par exemple que plus de 320.000 internautes ont déjà manifesté leur solidarité sur la plateforme « Je m’engage pour l’Ukraine », présentée mardi. A ce jour, on note plus de 20.000 propositions d’hébergement émises par des particuliers et 6 000 offres d’entreprises ou de collectivités.
Outre l’accueil, la France facilite aussi l’arrivée des réfugiés ukrainiens en accélérant la délivrance. Elle veille aussi à leur transit et leur sécurité depuis leur pays en conflit. Ces efforts sont renforcés par l’Union européenne (UE) qui a mis en place, pour la première fois de son histoire, un statut qui protège temporairement les réfugiés et les personnes ne peuvant pas rentrer dans leur pays en raison d’une crise.