Le député du Rassemblement national devenu célèbre pour son appel au retour des migrants en Afrique en pleine plénière de l’Assemblée nationale le 3 novembre dernier, a recouru aux services de la main-d’œuvre étrangère chez lui.
Serait-ce de l’hypocrisie ou de l’incohérence ? Une chose est sûre, le discours de Grégoire de Founas sur les migrants ne concorde pas avec ses actes. C’est ce que révèle une enquête du service Investigation de Franceinfo sur l’intéressé, jeudi 10 novembre.
Elle révèle en effet que le député du Rassemblement national (RN) qui s’est fait connaître pour sa phrase : « qu’il(s) retourne(nt) en Afrique » récemment adressée en pleine séance de l’Assemblée nationale à son collègue de la France Insoumise Carlos Martens Bilongo, a employé à plusieurs reprises des travailleurs migrants dans ses vignes.
2019 puis 2022
Le premier cas remontant à 2019 a été révélé sur Facebook par le parlementaire lui-même. Il concerne des travailleurs européens détachés qui lui auraient été envoyés depuis l’étranger. « Je fais appel à un prestataire français qui m’envoie quatre Roumains. C’est la dernière fois que cette entreprise met les pieds chez moi« , fulminait-il alors en juin 2019 dans un message publié sur le réseau social, indiquant avoir été trompé.
Il récidivera pourtant trois ans plus tard, toujours dans son domaine situé dans le Médoc. Cette fois, le pot aux roses a été découvert en avril 2022 par un groupe de journalistes allemands. Désireux d’interroger le maître des lieux sur les législatives auxquelles il était candidat, ces confrères tombent fortuitement sur « des travailleurs saisonniers du Portugal ».
Cette découverte révélée plus tard dans un article de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, quotidien allemand d’importance, le 23 avril 2022, fait un état d’un camp discret à l’abri des regards.
Malaise
Interrogé par les journalistes allemands, Grégoire de Founas vraisemblablement mal à l’aise plaide une indisponibilité de la main d’œuvre. « C’est une exception. Il n’y avait tout simplement pas de travailleurs français disponibles », argue-t-il dans des propos cités par Franceinfo.
Reste que cela va à l’encontre de ses prises de position publiques. Le député suspendu 15 jours par l’Assemblée nationale pour ses déclarations jugées racistes à l’encontre des migrants, a toujours affirmé n’employer que des Français chez lui. « Je n’embauche que de la main-d’œuvre locale », disait-il au micro de France Bleu en 2019.