Mariage pour tous : vague de mea culpa dix ans après

Dix ans après le vote définitif de la loi sur le mariage pour tous, les figures politiques saluent une avancée historique pour l’égalité des droits. Y compris celles qui y étaient farouchement opposés à l’époque à ce droit. Ces élus affirment désormais qu’ils se sont trompés.

Le 23 avril 2013, l’Assemblée nationale française a adopté, par 331 voix pour et 225 voix contre, le projet de loi sur le mariage pour tous. Une grande victoire après plusieurs semaines de débats houleux. L’opposition au texte de Christiane Taubira, en majorité de droite, avait déposé près de 5.000 amendements pour lui barrer la route. Certains Français avaient appelé au rejet de la loi, en particulier des catholiques et musulmans intégristes. Une pétition à l’initiative du collectif la « Manif pour tous » avait même été lancée en faveur d’un référendum. Mais rien n’y fit.

Une fierté partagée d’avoir contribué à ce progrès social

Dix ans après l’adoption de la loi sur le mariage pour tous, la fierté flotte dans l’air. Les politiques qui l’ont soutenue saluent une reforme emblématique pour l’égalité des droits en France. En premier lieu François Hollande, président de la République à l’époque. Sur Twitter, l’ancien chef d’Etat a évoqué une « grande loi », qui « a profondément transformé notre société pour plus d’égalité, de liberté, et de joie ». L’actuelle Première ministre, Elisabeth Borne, éprouve le même sentiment. Elle se réjouit d’« avoir contribué à cette avancée pour l’égalité des droits ». La cheffe du gouvernement souligne une victoire au bout de « semaines de combat parlementaire » et « après des mois de haine, de propos blessants et de mots cruels ».

Les macronistes, grands partisans du mariage pour tous

Comme Elisabeth Borne, la plupart des macronistes parlent d’une avancée historique pour tous les progressistes de France. Ils rappellent d’ailleurs que ce droit a été aux fondements de La République en Marche (LREM) – aujourd’hui devenue En marche!-, tout comme l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes. De nombreuses figures de la droite, qui ont voté contre le texte de Taubira, tiennent le même discours aujourd’hui. Ils se confondent en remords, à l’image de Gérald Darmanin.

Mea culpa de nombreux élus de droite

Le ministre de l’intérieur reconnait son erreur. « Je me suis trompé. Si c’était à refaire, je voterais le texte », assure-t-il après avoir participé aux cortèges de La Manif pour tous en 2013. En ce temps-là, il déclarait qu’il ne marierait pas de couples de même sexe en tant que maire. Son collègue de la Transition écologique, Christophe Béchu, lui donne la réplique au même son. Il jure qu’il votera aujourd’hui pour cette loi qui a permis d’unir 70.000 couples de même sexe en une décennie. Valérie Pécresse, l’actuelle présidente du Conseil régional d’Île-de-France a, elle, eu le mérite de rétropédaler bien plus tôt, en 2014.

La France, 14e pays à adopter le mariage pour tous

Par contre, certaines personnalités politiques se cramponnent à leurs positions. En particulier Eric Zemmour, qui dit ne rien regretter. « Je ne participerai pas à cette accumulation de mea culpa », a-t-il fait savoir. Le leader de Reconquête pense qu’il prendra la même décision si c’était à refaire car pour lui « le mariage, c’est un homme et une femme. C’est une institution ». Toutefois, précise-t-il, s’il arrivait au pouvoir, il ne reviendrait pas sur le mariage pour tous. En d’autres mots, c’est déjà un acquis. Pour rappel, la France a été le 14e pays au monde et le 9e en Europe à voter le mariage pour tous. Les Pays-Bas furent les précurseurs en 2001, et Andorre est le dernier en date (février dernier).

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