De Beers annonce qu’il réduit la disponibilité de ses diamants bruts, en raison d’une baisse de la demande de bijoux en diamants sur les principaux marchés de consommation. Le groupe minier explique ce résultat par une combinaison des vents contraires.
De Beers annonce dans un communiqué avoir vendu pour 200 millions de dollars de diamants bruts au cours de son huitième cycle de vente de l’année (8 septembre-3 octobre). Il s’agit du pire résultat de la compagnie minière depuis 2015. En excluant le sixième cycle de ventes de 2020 (116 millions de dollars), une année impactée par la pandémie du COVID-19.
Une baisse de plus de 60% sur un an
Les analystes s’attendaient à des ventes de 430 millions de dollars sur le huitième cycle de 2023. Ils ont fait cette estimation en tenant compte de la moyenne sur sept ans des ventes de diamants bruts de Beers, qui s’élève à 445 millions de dollars. Sur un an, la baisse s’élève à 61% avec 508 millions de dollars engrangés au cours du huitième cycle de vente de 2022. Et elle s’établit à 45% sur un mois puisque De Beers a vendu pour 370 millions de dollars au cours du septième cycle.
Une demande plus faible que prévue
Selon De Beers, cette baisse des ventes est due à un environnement économique difficile pour le secteur des bijoux. Cette industrie a été marquée par l’inflation et la lente reprise post-pandémique en Chine. Aussi, les détaillants ont dû déployer des efforts pour rééquilibrer certaines zones d’accumulation de stocks. Début 2022, ils avaient acheté beaucoup de brut en prévision de la demande continue des consommateurs. Mais cette demande a été plus faible que prévu à cause de la combinaison des vents contraires économiques.
Les diamants de synthèse, un symptôme et non une cause
La nouvelle situation a contraint les sightholders à acheter moins de diamants bruts et à ajuster l’offre. Si certains indices pourraient le laisser penser, De Beers précise que l’essor des diamants de synthèse n’est pas à l’origine de la baisse de ses ventes de diamants bruts. L’émergence de ces produits alternatifs ne serait qu’un symptôme de la réduction des revenus et non une cause. « Les défis macroéconomiques signifient que les gens ont des revenus disponibles plus faibles et que les produits moins chers sont plus prisés », explique De Beers.
Révision de l’accord minier au Botswana
La diminution des ventes intervient alors que le groupe minier a signé en juin un nouveau contrat d’exploitation avec le Botswana. Cet accord réduit sa part à 50% en 2030, contre 75% actuellement. Mais Gaborone verra son pourcentage monter progressivement. Compte tenu de la situation du marché de diamant, De Beers réduit la disponibilité du brut. Toutefois, il continuera à soutenir ses sightholders pour rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande de gros. Aussi, compte-t-il investir 20 millions de dollars supplémentaires dans la commercialisation afin de stimuler la demande pendant les fêtes de fin d’année.