Lors de la Nuit de la solidarité, organisée du 25 au 26 janvier, les bénévoles ont compté près de 3 500 SDF. Soit une hausse de 16% par rapport à l’année dernière. Au moins 12% de ces sans-abris seraient des femmes. Anne Hidalgo accuse le gouvernement de fuir ses responsabilités.
La 7e édition de la Nuit de la solidarité a eu lieu dans la nuit du 25 au 26 janvier dernier. Instaurée en 2018, cette initiative permet de connaitre le nombre approximatif de personnes sans domicile fixe (SDF) pour mieux évaluer leurs besoins. Cette année, elle a mobilisé plus de 4 000 bénévoles et professionnels à Paris et dans une trentaine d’autres villes de la métropole.
Hausse des décomptes de la Nuit de la solidarité
Selon le premier bilan dressé, au moins 3 492 sans-abris vivent à Paris. Ce qui correspond à une augmentation de 16% du nombre de SDF par rapport à 2023 (3 015 personnes enregistrées). Au moins 12% seraient des femmes. Aussi, trois-quarts de ces personnes se trouvaient dans les rues dans la capitale française et un quart dans des secteurs spécifiques. Principalement dans les talus du périphérique, les bois de Boulogne et Vincennes, les parcs et jardins, les gares et les stations de métro.
Les SDF plus nombreux dans Paris centre et le 12e
Côté répartition géographique, les arrondissements du centre et du nord-est concentrent plus de SDF que les autres quartiers. En particulier Paris centre, où leur nombre a bondi de 386 à 659. Les sans-abris sont également très présents dans le 12e arrondissement. Les bénévoles ont compté 457 cette année contre 274 en 2022. Le 19e arrondissement, en revanche, accueille moins de SDF. Ils sont passés de 400 à 380.
la Nuit de la solidarité envoie un signal d’alarme au gouvernement
Pour la mairie de Paris, la hausse du nombre de personnes sans domicile fixe est un signal d’alarme clair envoyé au gouvernement. Elle appelle celui-ci à remettre rapidement la question de l’hébergement au cœur des priorités. Anne Hidalgo pense qu’il revient à l’Etat de mieux examiner « les situations au regard des règles de droit au séjour », et de garantir l’égale répartition des hébergements sur tout le territoire national.
La mairie de Paris dit avoir limité le désastre
L’édile de Paris estime également que la situation aurait été plus catastrophique si son équipe n’avait pas déployé des moyens supplémentaires cet hiver. Elle relève par exemple que la municipalité a ouvert en décembre dernier un lieu d’accueil pour 121 personnes en urgence, dans un ancien établissement municipal du 18e arrondissement. Le préfet de Région a aussi obtenu un crédit de 7 millions d’euros pour l’hébergement des SDF, suite à sa première alerte.
Une enveloppe hébergement débloqué par l’Etat
Le gouvernement, lui, croit avoir fait de son mieux. Début janvier, il a activé le plan grand froid dans plusieurs départements de France et débloqué 120 millions d’euros supplémentaires pour l’hébergement d’urgence. Cette dernière enveloppe a servi à créer 10.000 places en plus pour l’accueil (en priorité) des femmes et des enfants à la rue. Mais cet effort semble insuffisant. A Paris, une pétition a été lancée pour la réquisition des logements vides afin d’avoir plus de places.