L’équipe nationale masculine danoise de football a dit non à une augmentation salariale afin de favoriser l’égalité des rémunérations avec son homologue féminin.
C’est un témoignage de solidarité suffisamment rare à ce niveau du sport international pour être souligné. Et cela nous vient du Danemark. La sélection nationale de football masculin du pays a décliné une augmentation de salaire dans le cadre d’un nouvel accord avec la Fédération (DBU).
Le deal censé entrer en vigueur au lendemain de la Coupe d’Europe de football en cours sur le sol allemand et pour les quatre prochaines années, prévoit notamment de maintenir les joueurs dans leur niveau de rémunération actuelle avec une incidence pour les femmes.
Celles-ci pourraient ainsi bénéficier pour leur part, de meilleures conditions sous le maillot de l’équipe nationale. De quoi propulser leur rémunération au même niveau que celui des hommes.
Une logique d’égalité
« Au lieu de chercher de meilleures conditions pour eux-mêmes, les joueurs ont pensé à soutenir l’équipe féminine« , a déclaré Michael Sahl Hansen, directeur du syndicat des joueurs de football d’élite du Danemark, ajoutant qu’il « s’agit d’une étape extraordinaire vers l’amélioration des conditions des équipes nationales féminines ».
Outre le salaire de base, l’accord prend en compte la revalorisation de la couverture d’assurance à raison de plus de 50% ; la création d’un fonds de développement de 145 000 dollars environ, destiné à participer à l’amélioration des conditions de participation des Danois (hommes et femmes) aux compétitions internationales…
Le principe d’instauration de l’égalité des salaires est une idée de la DBU qui en a discuté avec un certain de nombre de cadres de l’équipe masculine, dont Andreas Christensen du Barça, Christian Eriksen de Manchester United ou encore Pierre-Emile Hojbjerg de Tottenham.
Un problème criant
À travers ce sacrifice financier, les joueurs danois envoient un message fort en faveur de la cause féminine dans un secteur où l’égalité des genres reste un vœu pieux. Pire, de nombreuses footballeuses sont contraintes d’œuvrer parallèlement dans d’autres secteurs d’activité afin d’arrondir les fins de mois.
En témoigne une nouvelle étude de la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (FIFPRO) en collaboration avec l’Université Edith Cowen d’Australie. Elle révèle que plus d’un quart des joueuses d’élite – sur 736 au total – ont un emploi secondaire.
« L’accès aux opportunités professionnelles n’est pas uniforme à travers le monde. De nombreuses joueuses doivent soutenir leur carrière de footballeur avec une deuxième source de revenus », explique Alex Culvin, responsable de la stratégie et de la recherche du football féminin à la FIFPRO.