Travail des enfants : la Birmanie s’engage auprès de l’OIT pour éradiquer le phénomène

Des mineurs travaillant aux Philippines.

 

La Birmanie vient de s’engager contre le travail des enfants. Il y a quelques jours, le pays a signé la convention 138 de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui fixe à 15 ans (14 ans dans certains pays) l’âge minimum légal pour l’emploi.

A l’occasion de la journée mondiale contre le travail des enfants, la Birmanie a ratifié la convention 138 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), qui vise à éradiquer l’exploitation des plus jeunes et impose pour cela un âge minimum avant que l’individu soit légalement autorisé à travailler. La nouvelle loi fixe cet âge à 14 ans, à l’exception des performances artistiques et des travaux légers. Cette notion de « travaux légers », qui n’est pas clairement définie et encadrée, pose déjà problème. En effet, en l’absence de clarté dans la définition du terme, il revient à chacun de l’interpréter comme il le peut…

Malgré cet écueil, l’ambassadeur de Suisse en Birmanie préfère être optimiste : « Les enfants ne devraient tout simplement pas travailler. La Suisse se félicite de la ratification par la Birmanie de la convention sur l’âge minimum. Nous considérons qu’il s’agit d’un pas en avant important », a dit le diplomate.

La Birmanie dans le top 10 des fournisseurs de l’UE en matière d’habillement

Selon les estimations d’agences internationales comme l’OIT ou l’UNICEF, environ 10 % des jeunes de Birmans âgés entre 5 ans et 17 ans travaillent, dont 600 000 dans un environnement dangereux. En Birmanie, là où le travail des mineurs est culturellement accepté, les enfants sont généralement employés pour servir le café dans les « teashops » ou passer le balai dans les ateliers d’usine. Parfois, ils sont embauchés comme domestiques et même recrutés dans les usines appartenant à des groupes étrangers, notamment ceux de la mode. La Birmanie figure dans le top 10 des fournisseurs de l’Union européenne en matière d’habillement, avec l’équivalent de 2,4 milliards d’euros d’habillement expédiés vers le Vieux Continent.

Le coronavirus risque d’empirer ce fléau

Si le travail des enfants est alimenté par les grands groupes, bien souvent, ce sont les parents même qui poussent leurs enfants à travailler pour ramener de l’argent à la maison. Dans ce pays d’Asie du Sud-est, le salaire minimum s’élève à 28 centimes d’euros et une personne sur quatre vit sous le seuil de pauvreté. Devant un tel constat, difficile de faire respecter la loi qui interdit le travail aux enfants de moins de 14 ans. Avec le terrible contexte économique actuel, dû à la pandémie de coronavirus, la situation va s’empirer.  Des dizaines de milliers d’emplois ont déjà été détruits et probablement des centaines de milliers à venir. Ainsi, de nombreuses familles vont continuer à avoir besoin de toutes les contributions, y compris celles des enfants.

Un phénomène mondial

Le travail des enfants n’est pas une particularité birmane. L’OIT estime à 152 millions, le nombre d’enfants de 5 à 17 ans travaillant dans le monde, dont 73 millions dans des environnementaux dangereux pour leur sécurité et leur santé. Au moins 7,4% des enfants de la zone Asie-Pacifique seraient concernés. Mais le travail infantile touche aussi 4,1% des enfants d’Europe et d’Asie centrale, 5,3 % de ceux vivant en Amérique et 2,9% au Moyen-Orient. La zone la plus problématique reste l’Afrique, avec 19,6% d’enfants employés.

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