Le pays attend toujours de connaître son chef de gouvernement, près de 40 jours après des législatives qui ont redéfini les forces en présence à l’Assemblée nationale.
Alors qu’Emmanuel Macron entame à partir de ce vendredi la consultation des chefs de groupe parlementaire et des partis dans la perspective de nommer son Premier ministre, les espoirs quant à cette éventualité restent plus que jamais minces, à en croire la presse.
Le Parisien indique à cet effet qu’aucune issue positive ne devrait advenir de cette initiative, en raison notamment des attentes contradictoires du chef de l’État. Celui-ci souhaite un chef de gouvernement à même d’incarner la « stabilité », autrement susciter suffisamment la confiance des uns et des autres.
C’est d’autant plus crucial dans une Assemblée nationale désormais fragmentée, sans majorité absolue pour aucun parti politique. Car la droite (Les Républicains), l’extrême droite (le Rassemblement national) ainsi que le camp présidentiel agitent la menace d’une motion de censure contre tout gouvernement comprenant des membres de la France Insoumise (LFI).
Équation à multiples inconnues
Le parti de Jean-Luc Mélenchon membre de la coalition de gauche – Le Nouveau Front populaire (NFP) – sortie victorieuse du second tour des dernières législatives début juillet, fait partie, au même titre que le RN, des éléments exclus pour l’heure d’être nommés par Emmanuel Macron à Matignon, selon Le Parisien.
« Il ne veut pas qu’on remette en cause sa politique », résume à cet effet, un ministre démissionnaire cité par le journal, alors que la NFP et sa candidate Lucie Castets s’impatientent de plus en plus.
« Combien de temps allons-nous continuer comme si rien ne s’était passé au début de l’été ? », s’est demandé le bloc de gauche, dans une lettre publiée le 22 août, en allusion aux résultats des législatives.
Un président de plus en plus esseulé
Dans ce contexte, Emmanuel Macron apparaît de plus en plus esseulé, coincé entre des oppositions intransigeantes et une majorité éparpillée. Au même moment, le pays reste dirigé par une équipe démissionnaire censée, à l’origine, expédier « les affaires courantes ».
Il reste à savoir désormais comment le président de la République va manœuvrer pour se sortir de cette situation. Même si l’hypothèse de la nomination d’une personnalité neutre est évoquée par la presse, ce n’est pas sûr non plus que cela fasse consensus.
Si ce blocage perdure, c’est l’agenda réformateur du patron de l’Élysée qui risque d’en pâtir pour le reste du quinquennat.