Le mercredi 25 septembre, des proches, connaissances et soutiens de Cécile Kohler se sont rassemblés devant l’ambassade d’Iran à Paris pour demander sa libération. Cette manifestation a eu lieu le jour de son quarantième anniversaire. C’est le troisième passé en prison au pays des mollahs, qui l’accuse d’« espionnage ».
Cécile Kohler, détenue en Iran depuis deux ans pour des faits d’« espionnage », a fêté le mercredi 25 septembre son quarantième anniversaire dans les geôles iraniennes. A cette occasion, des proches, connaissances et soutiens ont organisé un rassemblement devant l’ambassade d’Iran à Paris. Objectif : interpeller symboliquement les autorités iraniennes et françaises sur sa détention illégale et réclamer sa libération immédiate.
Cécile Kohler passe son troisième anniversaire en prison
Un second rassemblement a lieu en Alsace ce samedi, devant la mairie d’Erstein (Bas-Rhin), à l’appel de l’association Amnesty International. Pour Noémie Kohler, la situation que vit sa sœur en Iran est « terrible ». « C’est le troisième anniversaire que Cécile passe en détention. C’est très dur pour nous, en fait, cette date-là », a-t-elle confié auprès de France Bleu Alsace. Elle trouve la situation d’autant pénible que la ressortissante française avait eu l’assurance, de la part des personnes qui s’occupent de son dossier, qu’elle serait libérée avant son anniversaire. Hélas.
Aucune nouvelle de Cécile Kohler depuis plusieurs mois
Cécile Kohler a été arrêtée le 7 mai 2022 en Iran avec son compagnon Jacques Paris, un ancien professeur de mathématiques de 69 ans, alors qu’ils faisaient du tourisme dans le pays. Les autorités iraniennes les accusent d’« espionnage » et de « collusion contre l’État ». La jeune enseignante en Lettres modernes, dans les Yvelines, serait détenue dans la prison d’Evin, à Téhéran.
Depuis plusieurs mois, ses proches n’ont plus de nouvelles d’elle. Les autorités lui refusent toute visite. Depuis son incarcération, elle n’a reçu que trois brèves visites consulaires, la dernière remontant au 18 février 2024. Et tout se fait en présence d’agents iraniens, dont certains parlant couramment le français, pour tout écouter.
Ses proches dénoncent des conditions de détention pénibles
Selon ses proches, Cécile Kohler passe ses journées à l’isolement cellulaire complet. On la ferait changer de cellules tout le temps, de petites pièces d’ailleurs avec plusieurs codétenues. Elle ne sortirait que trois fois par semaine pendant 30 minutes dans la cour de la prison. Aussi, la Française dormirait par terre, à même le sol, toujours sous surveillance. Et quand on veut la déplacer, on lui banderait les yeux. « Ce sont des conditions extrêmement difficiles, destructrices et qui nous font craindre des conséquences très graves sur sa santé », explique Noémie Kohler.
De l’espoir avec un nouveau président iranien plus « ouvert à l’Occident »
Amnesty International appelle à la libération de la professeure de lettres. L’organisation de défense des droits humains dénonce une arrestation arbitraire de Téhéran, qui utilise de longue date des ressortissants binationaux et étrangers comme moyen de pression contre d’autres gouvernements, notamment lors de négociations.
Paris, qui qualifie les prisonniers d’ « otages d’Etat », demande régulièrement la libération de ses ressortissants français. Mardi, lors de l’Assemblée générale de l’ONU, Emmanuel Macron a encore exhorté son homologue iranien Masoud Pezeshkian à les libérer « sans délai ». Ce dernier, élu en juin, suscite des espoirs car présenté comme plus « ouvert à l’Occident ».