Michel Barnier a nommé Anne Genetet à la tête de l’Éducation nationale. La macroniste est accompagnée du LR Alexandre Portier, qui hérite de la fonction de ministre délégué à « la réussite scolaire et l’enseignement professionnel ». La France a donc deux ministres qui s’occuperont de la rue de Grenelle, en remplacement de Nicole Belloubet.
Michel Barnier a présenté, le samedi 21 septembre, son premier gouvernement, plus de deux semaines après sa désignation à Matignon par Emmanuel Macron. Il a nommé au ministère de l’Éducation nationale Anne Genetet, 61 ans, députée des Français d’Outre-mer. La nouvelle ministre macroniste est accompagnée d’Alexandre Portier (LR), 34 ans, qui hérite de la fonction de ministre délégué à « la réussite scolaire et l’enseignement professionnel ».
Le ministère délégué de « la réussite scolaire » a déjà existé
A l’annonce de ce poste, de nombreux Français se sont demandé si réussir à l’école ne ferait pas partie de la mission globale de la ministre de l’Education nationale. On s’interroge sur l’utilité d’une telle fonction. Mais ce n’est pas la première fois qu’un ministre « délégué à la réussite scolaire » est nommé e France. George Pau-Langevin a été ministre déléguée « à la Réussite éducative » dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, entre 2012 et 2014.
Vers un mauvais ménage au ministère de l’Education nationale ?
Sa relation avec son ministre de tutelle Vincent Peillon n’a pas été un long fleuve tranquille. Donc pas sûr que le ménage se passe bien entre Anne Genetet et Alexandre Portier. Cela d’autant que l’un ne s’y connaît rien en Éducation nationale, tandis que l’autre a travaillé dans ce secteur pendant un certain temps. En effet, Anne Genetet est médecin de formation, et Alexandre Portier un normalien qui a été brièvement professeur de philosophie ainsi que membre de la commission Éducation de l’Éducation nationale.
Alexandre Portier remet en cause l’intérêt du brevet des collèges
Alexandre Portier pourrait se jouer l’expert et intervenir sur de nombreux sujets éducatifs, voire de contredire sa ministre. Aussi, on n’oublie pas qu’ils appartiennent à différents bords politique. Donc des divergences pouvaient naître. Alexandre Portier devrait notamment remettre en cause l’intérêt du brevet des collèges, au cœur du plan « choc des savoirs » laissé sur le bureau de la rue de Grenelle par Gabriel Attal, un proche d’Anne Genetet. L’ancien Premier ministre comptait renforcer cet examen.
Un grand défenseur de l’école privée
Le nouveau ministre délégué à « la réussite scolaire et l’enseignement professionnel » est également un ardent défenseur de l’école privée. Il a ainsi attaqué le rapport parlementaire Vannier -Weissberg sur le financement des établissements privés sous contrat. Alexandre Portier a accusé la Nupes et la Macronie de se donner la main pour « taper ensemble sur l’enseignement privé, avec un rapport totalement à charge ». Il estime qu’on ne doit pas reprocher au privé de « n’avoir pas abandonné tout ce qui a fait les beaux jours du public ».
Les positions très affirmées d’Alexandre Portier sur l’éducation nationale
Fils d’artisan, Alexandre Portier défend aussi le lycée professionnel auquel la France doit énormément « l’intelligence de sa main ». Le nouveau ministre délégué compte améliorer les formations et renforcer les bureaux des entreprises dans les établissements pour faciliter l’insertion professionnelle des apprenants. Si on ne connaît pas encore tout le champ d’action de M. Portier, sa nomination interroge au niveau des syndicats enseignants, à cause de ses positions très affirmées sur le système éducatif.