Le ministère de l’Éducation autorise la diffusion de la minisérie « Adolescence » aux élèves à partir de la quatrième, dans le cadre d’une démarche de sensibilisation contre la violence juvénile. L’œuvre met en scène un adolescent britannique accusé du meurtre de sa camarade.
Des extraits d' »Adolescence » seront bientôt utilisés comme support pédagogique dans les collèges et lycées français. La ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne en a fait l’annonce le 8 juin dernier, selon la presse.
Cette série télévisée britannique de quatre épisodes, disponible sur Netflix depuis le 13 mars, mêle psychologie et enquête policière. L’histoire suit Jamie Miller, un garçon de 13 ans incarné par Owen Cooper, accusé d’avoir poignardé à mort sa camarade de classe Katie Leonard.
Derrière ce drame qui bouleverse la famille Miller se dessine l’influence d’idéologies toxiques – masculinisme, misogynie, mouvement « incel » (célibataires involontaires) – que les réseaux sociaux diffusent auprès des jeunes.
« La série a beau être une œuvre de fiction, elle s’ancre dans une réalité que nous observons de plus en plus dans notre travail », déclarait le 3 avril, la commissaire britannique Jane Corrigan, après la décision de Downing Street de la diffuser dans les établissements scolaires.
Entre « surexposition aux écrans et banalisation de la violence »
L’initiative française, qui s’inspire donc de son homologue britannique, implique la création de « cinq séquences pédagogiques » spécialement conçues via la série, pour les élèves à partir de la classe de quatrième.
L’objectif affiché est de sensibiliser les adolescents aux dangers de la « surexposition aux écrans et de la banalisation de la violence sur les réseaux sociaux ». Selon Élisabeth Borne, ces extraits sont « très représentatifs de la violence qui peut exister chez des jeunes ».
Les extraits ne seront pas diffusés seuls, mais dans le cadre d’un « accompagnement pédagogique » structuré, permettant débats et réflexions collectives.
Il s’agit d’une nouvelle approche éducative centrée sur l’accompagnement critique plutôt que sur l’interdiction ou la diabolisation d’une œuvre dont la société pourrait malgré tout tirer des leçons.
Une résonance particulière dans le contexte français
Cela résonne particulièrement dans le contexte français. Le pays est en effet sous le choc depuis 48 heures après le meurtre d’une surveillante d’école de 31 ans, poignardée dans la commune de Nogent.
L’auteur du crime ? Un élève de 3ème, appréhendé sur les lieux et placé depuis en garde à vue. Selon le procureur de la République de Chaumont, Denis Devallois, l’adolescent « n’avait pas de grief particulier » contre Mélanie G., la victime.
Le jeune homme affirme « avoir agi ainsi parce qu’il ne supportait plus le comportement des surveillantes en général, qui auraient eu, selon lui, une attitude différente selon les élèves », précise le procureur.