Les Ehpad pas très aux normes en Ile-de-France

Une personne tenant des lettres en main indiquant SENIOR.

 

A la suite d’un contrôle en partie inopinée, l’ARS Ile-de-France a mis en demeure 31 Ehpad d’améliorer leur fonctionnement. Ses injonctions concernent la gestion des ressources humaines et des risques, ainsi que l’organisation de la prise en charge des résidents. L’agence a prévenu qu’elle va suivre ces établissements dans le temps pour vérifier qu’ils se conforment à ses recommandations.

L’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France a publié cette semaine les résultats de l’opération de contrôle effectuée au cours des 5 derniers mois dans 101 EHPAD de la région. On y apprend que 31 établissements ont fait l’objet d’une ou de plusieurs injonctions les invitant à améliorer leur fonctionnement. Ces mises en demeure concernent la gestion des ressources humaines (13 établissements concernés), la gestion des risques (12) et l’organisation de la prise en charge des résidents (10).

Contrôles inopinées et inspections sur pièces

D’après l’ARS Ile-de-France, 71% des inspections-contrôles ont porté sur des maisons privées lucratives, lesquels représentent 48% de l’offre francilienne. Au 31 décembre 2021, l’Île-de-France comptait 707 EHPAD pour un total 62 900 places. Les établissements publics constituent 19 % de cet offre et les établissements privés à but non lucratif 33 %. Les injonctions ont été adressées à part à peu près égales aux différents types de résidences. Pour ce qui concerne les méthodes, relevons que l’agence a réalisé 61 inspections sur place de manière inopinée et 40 contrôles sur document.

Un groupe placé sous administration provisoire

« On était sur une campagne coup-de-poing […] On est allé contrôler plutôt là où on avait des alertes », a expliqué Amélie Verdier, directrice générale de l’ARS. Pour l’instant, seul un établissement, l’Ehpad La Roseraie du groupe Medicharme, situé à Livry-Gargan en Seine-Saint-Denis, a fait l’objet de fermeture. L’ARS l’a placé sous administration provisoire à la suite d’une inspection en février. Celle-ci a révélé une situation grave mettant en danger la santé, la sécurité et le bien-être physique et moral des résidents. Après cette première phase de contrôle, l’institution publique va désormais suivre les établissements épinglés pour vérifier s’ils se conforment aux injonctions.

Un accompagnement sur les ressources humaines

L’ARS va également accompagner les EHPAD concernés dans l’amélioration des prises en charge. L’atteinte de cet objectif passera notammment par le déploiement d’actions efficaces avec les partenaires. Objectif : maximiser l’effet sur les ressources, en particulier les ressources humaines. L’agence va par exemple proposer des formations et recruter des aides-soignants. Mais également faciliter l’intégration des stagiaires et aider à la gestion de la période estivale. Tout ceci avec un soutien financier aux vacations de professionnels libéraux.

Des contrôles à la suite d’un scandale

Pour le reste des établissements, le nombre des inspections va considérablement augmenter dans les prochains mois afin de faire le grand ménage. Ce ménage s’imposait après la sortie et les révélations du livre-enquête Les Fossoyeurs du journaliste Victor Castanet. Ce document, qui a motivé les contrôles de l’ARS Ile-de-France, pointe les graves dysfonctionnements au sein du groupe Orpea. Ce gestionnaire de maisons de retraite rechercherait uniquement la rentabilité au détriment du bien-être des résidents. La parution du livre choc de Victor Castanet a donné lieu à plusieurs témoignages poignants.

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