Sécurité sociale : c’est la fin pour le régime étudiant ce dimanche

Une étudiante tenant ses cahiers sous le bras

 

Après 70 ans d’existence, la sécurité sociale étudiante disparait. À partir de ce 1er septembre, les étudiants encore affiliés à la LMDE ou à la Smerep seront rattachés au régime général de l’Assurance maladie. Le gouvernement justifie cette absorption par la « qualité de service insuffisante » et les « coûts de gestion élevés » des mutuelles étudiantes.

Un basculement automatique et gratuit

La messe est dite pour la sécurité sociale étudiante. Après 70 ans d’existence, elle disparait ce dimanche 1er septembre 2019. Son extinction était programmée par la loi de mars 2018 sur l’accès à l’université, qui en avait acté la suppression en deux temps. L’an dernier, les étudiants ont été exonérés d’une cotisation forfaitaire de 217 euros et l’inscription à la Sécu étudiante a été abrogée pour les nouveaux entrants dans l’enseignement supérieur, en grande partie  déjà rattachés au régime de leurs parents. Cette année, ceux qui avaient entamé leurs études avant le vote de la loi et étaient restés « provisoirement » affiliés à une mutuelle étudiante vont basculer « automatiquement et gratuitement » dans le régime général, explique la Caisse nationale d’assurance maladie.

La Sécu étudiante passée aux mains de plusieurs structures

Le gouvernement justifie cette absorption par la « qualité de service insuffisante » et les « coûts de gestion élevés » des mutuelles étudiantes, dépassées par le nombre toujours croissant d’assurés entrants et sortant de ce régime, par nature transitoire. Lorsqu’elle est mise sur pied fin 1948, la Sécu étudiante devait prendre en charge un peu plus de 100.000 personnes. Or, 70 ans plus tard, ce nombre a bondi pour atteindre 2,7 millions. Cela a contraint l’Etat à déléguer le régime à une dizaine de mutuelles régionales à partir de 1972, alors qu’il était confié à la Mnef (émanation du syndicat Unef) à sa création. En 2000, à la suite d’abus de biens sociaux des mutuelles régionales, le régime étudiant est récupéré par la LMDE. Mais sa gestion contestée se solde en 2015 par une procédure de sauvegarde judiciaire et une reprise en main par l’Assurance maladie. Depuis cette date, les étudiants assurés à la LMDE sont de fait affiliés au régime général, la mutuelle conservant son rôle de complémentaire santé.

Une grande victoire pour l’UFC-Que choisir

Cette situation contraint les mutuelles étudiantes à se recentrer, à l’image de la Smerep et de la MEP, qui ont amorcé un rapprochement en juin autour d’une offre commune baptisée Heyme. « Nous avons pâti de la mauvaise réputation de la mutuelle des étudiants, se défend Benjamin Biale, directeur général d’Heyme. La sécurité sociale étudiante représentait 80 % de notre activité. Nous avons donc repensé notre modèle en nous concentrant sur notre cœur de métier, les complémentaires santé. Nous allons également poursuivre notre travail de prévention avec les étudiants. ».

A l’opposé, l’UFC-Que choisir jubile : « C’est une victoire pour nous, se félicite encore Cédric Musso, directeur de l’action politique chez l’association. Ce régime rendait la vie des étudiants compliquée : longs délais de remboursement des frais médicaux, problèmes de délivrance des cartes vitales, mauvaise assistance en cas de litige, etc. », liste-elle.

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