L’un des enseignements de ces régionales pour les partis de gauche est la nécessité d’un front commun en vue de la présidentielle. Mais la posture des différentes personnalités au sortir du scrutin suggère qu’on en est encore bien loin.
On lui promettait la bérézina aux régionales, mais la gauche se sera finalement bien sortie d’affaire. À divers niveaux, les quatre partis formant ce courant politique ont su tirer leur épingle du jeu, à l’exception peut-être de la France Insoumise (FI) dont le leader Jean-Luc Mélenchon aura payé le prix de sa stratégie soliste.
Illustration d’abord avec le Parti socialiste (PS) qui a su contre toutes les prévisions de mauvais augure, conserver ses bastions électoraux. Cerise sur le gâteau, le PS peut même se targuer d’avoir aidé son allié le parti communiste à remporter La Réunion.
Concernant Europe Écologie Les Verts (EELV), ils auraient aimé conquérir une ou plusieurs régions – leur objectif avant le scrutin – mais le bilan de ces régionales reste flatteur pour le parti. Et pour cause, les Écologistes s’illustrent comme le seul parti en net avancé au nombre de voix grappillées. Une performance en tout point remarquable.
Capitaliser sur ces bons points
S’il faut toujours se méfier des grandes conclusions en politique, force est de constater que le tableau au sortir de ces régionales ne se présente pas mal pour la gauche. « Elle n’est pas morte », a même affirmé le Socialiste Rémi Féraud dimanche soir sur les antennes de LCP en perspective de la présidentielle. Reste qu’il faudra franchir un obstacle important, celui de la désunion, pour se donner une chance d’arriver à cette échéance dans de bonnes dispositions. Malheureusement, chacun continue de tirer le drap de son côté.
L’on pouvait légitimement s’attendre à ce que Jean-Luc Mélenchon en échec pour son pari de séduire les déçus du vote, batte sa coulpe. Rien n’y fait. C’est à un leader du FI incapable d’autocritique que l’on a eu droit dimanche soir. Alors que les résultats du scrutin témoignent de la bonne santé des autres formations de gauche, même sans la FI dont le chef de file gagnerait à faire preuve de plus d’humilité malgré ses 7% ou 9% (au mieux) d’intention de vote dans l’opinion.
L’humilité a également déserté le camp écologiste où Yannick Jadot devrait très prochainement annoncer sa candidature à la présidentielle selon le JDD. Quant au PS, il se voit toujours en seul moteur du rassemblement de la gauche pour l’élection d’avril prochain.
La gauche sort peut-être globalement renforcée de ces régionales, mais elle reste incapable de s’unir autour de l’essentiel.