Alors que l’inflation continue de ralentir en France, tout comme en Europe, François Villeroy de Galhau ne voit pas de signe de récession en Hexagone. Le gouverneur de la Banque de France (BdF) table plutôt sur une croissance faiblement positive en 2024. Une prévision confirmée par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
En début d’année, les pays comme l’Allemagne et la Grèce sont entrés en récession, faisant planer le risque de décroissance pour toute la zone euro. Si les indicateurs économiques allaient dans ce sens jusqu’à récemment, François Villeroy de Galhau a déclaré début septembre qu’il ne voit pas de signe de récession en Hexagone. Il écarte également un retournement général de l’activité.
Relèvement de la prévision de croissance pour la France
Pour le banquier, on doit plutôt s’attendre à une croissance faiblement positive eu égard à une amélioration des activités. Par ailleurs, il affirme qu’il n’y aura pas de récession sur la zone euro dans son ensemble. Toutefois, il souhaite que la production de crédit immobilier se stabilise et ensuite reparte progressivement pour maintenir l’économie dans le vert.
Le gouverneur a également réaffirmé que la BdF allait remonter un peu sa prévision de croissance pour la France en 2023, actuellement de 0,7%. Soit un peu moins que ce que prévoit l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). L’institution a relevé son estimation pour la France à 1% pour cette année, contre 0,8% auparavant. Son optimisme repose sur un ralentissement de l’inflation en Hexagone.
Ralentissement général de l’inflation en Europe
En septembre, la hausse des prix à la consommation s’est établie à 4,9% sur un an, un taux stable par rapport à août. Le ralentissement s’observe partout en Europe, notamment en Allemagne (4,3%), en Espagne (3,2%) et en Belgique (0,7%). Ce qui est un bon signe pour la zone euro, exposée à un risque de récession depuis plusieurs mois. L’inflation pourrait baisser davantage dans les prochains mois avec une nouvelle hausse du taux directeur de la BCE.
Pour atteindre un niveau d’inflation à moyen terme de 2%
La Banque centrale européenne a augmenté, pour la dixième fois de suite, son taux de référence à 4%, son plus haut niveau depuis 1999. Elle espère, avec ce nouveau relèvement, pouvoir faire reculer encore plus l’inflation pour la fixer à 3,2% en 2024 et à 2,1% en 2025. Elle se rapprocherait ainsi de son objectif à moyen terme de 2%. Pour sa part, la Banque de France prévoit que l’inflation totale continuera de refluer pour s’établir à 4,5% sur un an en France au quatrième trimestre 2023, avant de reculer autour de 2% en 2025.
Une mesure douloureuse, mais nécessaire
François Villeroy de Galhau avait écarté la possibilité d’une nouvelle hausse des taux directeurs par la BCE, jugeant un maintien à long terme plus efficace. Mais l’institution européenne a décidé de pousser le bouchon plus loin, au risque de faire craindre un impact négatif sur la croissance économique en Europe. Pour l’OCDE, la hausse s’imposait, même si elle pourrait être douloureuse pour certains. Le gouverneur de la BdF a toutefois salué les premiers succès de la BCE dans la bataille contre l’inflation.
Didier Maurin dénonce la politique des taux d’intérêt
Le plan anti-inflation de la BCE axée sur la hausse des taux d’intérêt et vivement critiqué par les experts de la finance, à l’instar de l’AMF ou encore de Didier Maurin. Le dirigeant du cabinet DCT (ex Didier Maurin Finance – DMF) affirme que cette stratégie est inopérante, et qu’elle peut avoir pour conséquence de bloquer la croissance économique. Didier Maurin pense même que l’augmentation constante des taux d’intérêt pourrait engendrer une vague de récession beaucoup plus grave que l’inflation en elle-même.