Le patron du MoDem tout juste relaxé dans l’affaire des assistants parlementaires européens, se mettrait à rêver d’un retour au premier plan de la politique.
En réalité, il n’était vraiment jamais parti. Tout juste était-il quelque peu en retrait. Un retrait contraint. Sept ans après avoir été forcé de démissionner illico après sa nomination au ministère de la Justice, François Bayrou pourrait bien faire son come-back sur la scène politique.
Et pour cause, le président du MoDem a vu lever lundi 5 janvier 2024, l’épée de Damoclès qui pesait depuis lors au-dessus de sa tête. L’homme de 76 ans a en effet été relaxé au bénéfice du doute par le tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire dite des assistants parlementaires européens en lien avec son parti.
Rémunérés par le parlement européen, lesdits assistants avaient été épinglés pour avoir en réalité travaillé pour le compte du MoDem avec la complicité de plusieurs eurodéputés du parti centriste. Un préjudice estimé à 293 000 euros impliquant 11 contrats.
Dénouement heureux
Mais alors que le parquet désignait Bayrou comme un des principaux bénéficiaires de ce système d’emploi fictif, il n’en a rien été pour le tribunal correctionnel. Celui-ci indique notamment qu’aucun élément ne permet de reconnaître la responsabilité du maire de Pau.
« Il ne ressort d’aucune pièce que François Bayrou a demandé aux parlementaires d’employer fictivement des assistants parlementaires« , a déclaré le président du tribunal, cité par BFMTV. De quoi susciter un certain triomphalisme de la part de celui qui a toujours réfuté les accusations portées contre lui.
« Ce qui me satisfait c’est que la preuve est apportée que non, il n’y avait pas une volonté de détournement du fonds du parlement européen, nous qui nous nous sommes battus toute notre vie pour l’Europe« , a réagi le patron du MoDem.
Contexte favorable
Un tel dénouement pourrait-il lui favoriser un retour en politique ? En tout cas, l’intéressé ne cache pas ses ambitions. Il a notamment indiqué à France 2, dans la foulée de sa relaxe, « ne jamais rien écarter » par principe dans son engagement.
Cela tombe à point nommé puisqu’un poste pourrait prochainement se libérer dans le gouvernement du Premier ministre Gabriel Attal. Empêtrée dans des polémiques depuis plusieurs semaines, la ministre de l’Éducation nationale Amélie Oudéa-Castera, serait sur sellette, à en croire les indiscrétions.
Une opportunité pour François Bayrou, déjà deux fois ministres de l’Éducation auparavant ? Le président Emmanuel Macron qui l’avait parachuté comme Haut-commissaire au Plan en 2020, après son passage éphémère au ministère de la Justice trois ans plus tôt, le tiendrait en tout cas toujours haute estime.