Ce jeudi 5 décembre, la fonction publique connaît une importante journée de grève et de mobilisation. Selon le ministère de l’Éducation nationale, près d’un enseignant sur trois a cessé le travail pour dénoncer la dégradation des conditions de travail et le manque de reconnaissance salariale.
Les chiffres officiels et syndicaux
À la mi-journée, le ministère a annoncé que 31,32 % des enseignants étaient en grève. La mobilisation est plus forte dans les écoles du premier degré, où 40,07 % des enseignants sont grévistes, contre 23,47 % dans les collèges et lycées.
De leur côté, les syndicats avancent des chiffres plus élevés. Le Snes-FSU, principal syndicat des enseignants du second degré, estime que 54 % des enseignants des collèges et lycées ont suivi le mouvement. La FSU-SNUipp annonce quant à elle un taux de grève atteignant 65 %, et la fermeture de « milliers d’écoles ».
Une mobilisation dans un contexte politique tendu
Cette journée de grève survient au lendemain de la chute du gouvernement de Michel Barnier, ajoutant une dimension politique au mouvement social. Selon les syndicats, la mobilisation envoie « un message clair à un futur gouvernement ». Ils dénoncent notamment les trois jours de carence en cas d’arrêt maladie et réclament une revalorisation des salaires ainsi que des moyens renforcés pour l’école publique.
Le plan gouvernemental visant à économiser 1,2 milliard d’euros en luttant contre « l’absentéisme » dans la fonction publique, annoncé fin octobre, a exacerbé les tensions. Guillaume Kasbarian, alors ministre de la Fonction publique, avait vu le dialogue social se rompre progressivement avec les organisations syndicales.
Des rassemblements à travers la France
Une intersyndicale réunissant la CGT, la CFDT, l’UNSA, la FSU, Solidaires et d’autres organisations a appelé à des dizaines de rassemblements à travers le pays, notamment à Paris, près du ministère de l’Économie et des Finances.
Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonction publique, a souligné que cette journée de mobilisation était une alerte adressée aux futurs décideurs. « Il est urgent de prendre en compte la dégradation des conditions de travail et de rémunération pour construire les prochaines lois de finances de 2025 », a-t-elle déclaré.
Alors que l’incertitude politique persiste, cette grève marque une première démonstration de force des agents publics et des enseignants face aux défis sociaux et budgétaires à venir.