Léon XIV aux côtés du peuple soudanais meurtri

La guerre civile qui ravage le pays africain depuis plus de deux ans appelle à une « réponse coordonnée », selon le souverain pontife.

Sa voix parviendra peut-être à faire entendre raison aux acteurs impliqués. Dans une adresse solennelle depuis le Vatican, le pape a poussé un cri d’alarme concernant la situation dramatique qui prévaut au Soudan.

Depuis avril 2023, le pays est ravagé par un conflit sanglant entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohammed Hamdan Daglo, surnommé « Hemetti ». Cette guerre fratricide a déjà causé des dizaines de milliers de morts et contraint plus de 14 millions de personnes – soit près d’un tiers de la population – à abandonner leurs foyers.

Parallèlement, environ 30 millions de Soudanais sont menacés par la famine. « Et comme si cela ne suffisait pas, la propagation du choléra menace des centaines de milliers de personnes déjà épuisées », déplore Léon XIV.

La nature a également fait des siennes. Un glissement de terrain provoqué par des pluies torrentielles, a ainsi frappé le Darfour dimanche 31 août, ajoutant encore à l’ampleur du désastre.

Un appel papal pour rompre avec l’indifférence

« La situation sur le terrain est catastrophique », résume Monja Hamdi, ancien sous-secrétaire général des Nations Unies à France 24, décrivant un pays où les infrastructures de base ont été détruites et où l’aide humanitaire peine à parvenir aux populations les plus vulnérables.

Les zones de guerre rendent l’acheminement de l’aide extrêmement difficile, voire impossible, aggravant encore les souffrances des civils pris au piège de ce conflit.

Cette crise humanitaire s’accompagne d’une désintégration progressive des services publics essentiels : système de santé, éducation, distribution d’eau et d’électricité. Le tissu social soudanais se déchire, avec des conséquences qui se feront sentir pendant des décennies, d’après les experts.

« Je lance un appel sincère aux responsables et à la communauté internationale afin qu’ils garantissent la mise en place de couloirs humanitaires et mettent en œuvre une réponse coordonnée pour mettre fin à cette catastrophe humanitaire« , a indiqué le souverain pontife, dans un contexte d’indifférence du reste de la planète.

L’espoir d’une médiation américaine ?

« Il y a une absence d’engagement international pour ce conflit« , abonde Monja Hamdi. Pourtant, plusieurs initiatives de paix ont bien été tentées, de Jeddah en Arabie saoudite, à Manama au Bahreïn, en passant par Genève et Londres.

« Il n’y avait pas la volonté politique et l’engagement sérieux des belligérants pour trouver une solution pacifique, notamment du côté de l’armée soudanaise qui insiste sur une solution militaire« , explique l’expert onusien, ajoutant qu’« aucune guerre civile n’a jamais été gagnée par la force ».

Dans ce paysage diplomatique désolé, une lueur d’espoir semble néanmoins poindre avec l’annonce d’une nouvelle initiative américaine impliquant le président Donald Trump. « Les États-Unis ont leur poids politique et militaire », argue l’invité de France 24.

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