Sarah Mullally brise le plafond de verre de l’Église anglicane

À 63 ans, l’ancienne infirmière devenue évêque de Londres prend les rênes d’une institution vieille de près de cinq siècles.

Downing Street a annoncé, vendredi 3 octobre 2025, la désignation de Sarah Mullally en qualité d’archevêque de Canterbury. Le poste était vacant depuis novembre dernier, suite à la démission retentissante de Justin Welby.

Ce dernier avait quitté ses fonctions après qu’une enquête accablante eut révélé ses manquements graves dans la gestion d’un scandale d’abus sexuels. L’affaire concernait John Smyth, un homme qui pendant des décennies avait dirigé des camps d’été évangéliques où il avait soumis de jeunes garçons à des violences sexuelles, physiques et psychologiques.

Le rapport d’enquête le décrit comme l’« auteur d’abus en série sans doute le plus prolifique jamais associé à l’Église d’Angleterre ».

Mullally devient ainsi la première femme à diriger l’Église d’Angleterre depuis sa fondation il y a près de 500 ans. Il s’agit d’un tournant historique dans la vie de celle qui occupait jusqu’ici le poste d’évêque de Londres, déjà une première pour une femme.

Une mission de réconciliation pour une Église en crise

Infirmière de formation, elle était devenue à 37 ans la plus jeune personne nommée directrice des soins infirmiers d’Angleterre, avant son ordination en 2001. Cette expérience lui a forgé une réputation de gestionnaire professionnelle et efficace, qualités qu’elle a ensuite apportées à son ministère au diocèse de Londres.

Cette nomination intervient dans un contexte d’évolution accélérée du rôle des femmes au sein de l’Église d’Angleterre. Ce n’est que dans les années 1990 que les femmes ont été autorisées à devenir prêtres.

Sarah Mullally prend les rênes de l’Église d’Angleterre à un moment particulièrement délicat, avec de nombreux défis à l’horizon. Le plus urgent concerne la réforme de la gestion des questions de protection de l’enfance et des abus.

La nouvelle patronne de l’Église anglicane devra tracer une nouvelle voie dans la manière dont l’institution traite ces cas sensibles et accompagne avec compassion les victimes. Son expérience passée dans ce domaine, où elle a été chargée de superviser des réformes, pourrait s’avérer précieuse.

Une nomination qui divise encore

Certains espèrent d’ailleurs qu’une femme à ce poste permettra une approche renouvelée de ces questions cruciales. Dans sa première déclaration, publiée sur le site du palais de Lambeth, résidence officielle de l’archevêque, Sarah Mullally a fait part de sa vision.

« En répondant à l’appel du Christ pour ce nouveau ministère, je le fais dans le même esprit de service envers Dieu et envers les autres qui m’anime depuis que j’ai découvert la foi à l’adolescence. À chaque étape de ce parcours, à travers ma carrière d’infirmière et mon ministère chrétien, j’ai appris à écouter profondément – les gens et les douces incitations de Dieu – à chercher à rassembler les gens pour trouver l’espoir et la guérison », a-t-elle déclaré.

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