Le gouvernement suspend l’entrée en vigueur du contrôle technique obligatoire des automobiles et engins à deux-roues 2023. L’exécutif prône un contexte non-favorable alors que les soutiens de la mesure parlent d’une reculade à des fins électoralistes.
Les motocyclistes peuvent pousser un ouf de soulagement. L’obligation pour les deux, trois-roues et certains véhicules de sacrifier à une visite technique bisannuelle ne sera pas appliquée en France. Du moins, pas en 2023 comme cela avait été annoncé le 11 août dernier. C’est ce qu’a décidé le gouvernement sur l’insistance du président Emmanuel Macron, 24 heures après avoir annoncé l’entrée en vigueur de ladite mesure dans deux ans.
En cause, un climat social tendu et potentiellement explosif. À en croire son entourage, le chef de l’État ne souhaite pas en rajouter à la contrainte des Français déjà éprouvés par la crise sanitaire. D’où la décision de reporter la visite technique obligatoire des engins roulants à une date ultérieure. Le temps que des concertations aient lieu entre les autorités – le ministère des Transports notamment – et les concernés.
Directive européenne
Et ces débats pourraient être très houleux, vu la défiance suscitée par cette mesure depuis son annonce à Bruxelles en 2014. Face aux accidents et aux nuisances générées par les engins sur les routes, l’Union européenne avait en effet institué cette visite technique obligatoire pour les deux-roues, les trois-roues, de même que les quadricycles à moteur dans tous ses pays membres.
Concrètement, les propriétaires des engins concernés sont priés de se rendre dans un centre agréé – qui reste à définir pour le cas de France – pour procéder à l’examen de tous les compartiments de la moto ou du véhicule contre un budget compris entre 70 et 100 euros. Le non-respect de cette réglementation expose le propriétaire indélicat à une amende de 135 euros plus l’immobilisation son engin.
Mesure contestée
Mais la mesure n’agrée pas les engins à deux roues dont les motards qui l’avaient déjà massivement décriée avant même son entrée en vigueur. Selon ces derniers soutenus par ailleurs par certains politiques, cette réglementation est assimilable à du racket, car mettant les motos et les voitures dans le même cas. Alors que la détection des dysfonctionnements est plus simple sur les deux-roues et ne nécessite donc aucune expertise particulière.
La Fédération française des motards se félicite par conséquent de la suspension de la mesure, tout en promettant de poursuivre son combat. De quoi susciter l’ire de certains qui voient à travers la volte-face gouvernementale, une façon de tenir la population en bonne estime à la veille de la présidentielle.