Le dispositif offert par la municipalité de la ville suscite un grand engouement dans un contexte d’insécurité persistante dans l’espace public vis-à-vis des femmes.
Depuis le 24 mars 2025, la foule se bouscule à nouveau dans certains lieux de Metz, dont l’Hôtel de Ville, les mairies de quartier, l’Espace SOS Femmes Suzanne Noël ou encore au Cap, vers l’avenue Robert Schuman.
Un seul objet attire du monde, dont les femmes, dans ces quatre endroits : le porte-clés dit d’alerte. Offert par la mairie depuis février, l’outil vise à procurer aux femmes un moyen de dissuasion non violent leur permettant de se sentir un tant soit peu en sécurité lors de leurs déplacements urbains.
Pour ce faire, l’utilisatrice doit simplement, en cas d’urgence, tirer sur la goupille pour déclencher l’alarme embarquée dans le dispositif. Laquelle alarme est programmée pour émettre un son de 140 décibels.
Un bruit comparable à « une explosion de pétards » selon les mots du maire François Grosdidier cité par Le Parisien. De quoi faire détaler le potentiel agresseur ? « Il y a neuf chances sur dix », estime l’édile.
Une initiative à succès
« Car le son est insupportable. Cela va attirer l’attention et les regards, et l’alerte sera donnée aux polices municipale ou nationale« , poursuit-il alors que l’initiative rencontre un franc succès auprès de la population. Le présent lot de 4600 exemplaires succède à un précédent de 1500 distribués en quelques heures fin février d’après Le Parisien.
« Cet engouement est révélateur du sentiment d’insécurité ressenti par les femmes« , constatait alors François Grosdidier. Laura Guerre, animatrice inclusion à la ville de Metz et responsable de la distribution, a pu constater que ce dispositif intéresse des femmes de tous âges, chacune avec ses préoccupations spécifiques.
Elle conseille aux Messines de placer le porte-clé « au plus près de l’oreille de celui qui nous importune » et les encourage à faire confiance à leur instinct. « Évidemment, il faut éviter les déclenchements intempestifs, mais à partir du moment où on ne se sent plus en sécurité, il n’y a pas de doute à avoir« , assure l’animatrice.
Un état de crainte permanente
Pour Nicole, 60 ans, ce n’est pas tant l’agression physique qui inquiète que les formes de harcèlement verbal. « Je crains la déstabilisation plutôt verbale. Quelqu’un qui me parle mal, qui me provoque… Je me sens moins démunie maintenant avec ce porte-clé« , témoigne la sexagénaire, toujours dans les colonnes du journal francilien.
La ville de Metz a investi 40 000 euros (9,60 euros par porte-clés) dans cette opération. Un budget conséquent qui illustre l’importance accordée à cette problématique de sécurité publique. D’autant que les femmes semblent y être sujettes en permanence.
D’après les données de l’enquête « Vécu et ressenti en matière de sécurité » (VRS) publiée fin 2023, l’année 2022 a été marquée par 270 000 cas de violences sexuelles physiques (viol, tentative de viol, agression sexuelle) perpétrées contre des femmes, et 1,14 million de cas de violences sexuelles non physiques (harcèlement sexuel ou exhibition sexuelle).