Etats Unis : Google ne veut pas payer les médias en ligne

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Google a annoncé vendredi la suppression des liens vers les sites d’information basés en Californie (Etats Unis), en réponse à un projet de loi fédéral sur le partage des revenus avec la presse. Le groupe informatique estime que cette loi limitera l’accès des consommateurs à un écosystème médiatique local diversifié.

Google a annoncé vendredi qu’il commencera à supprimer les liens vers les sites d’information en Californie. Cette décision est une réponse à une loi fédérale sur la préservation du journalisme (California Journalism Preservation Act ou CJPA). Elle s’appliquera dans un premier temps à un petit pourcentage d’utilisateurs.

Google contraint de payer les médias d’information en échange du contenu partagé

Adopté en juin 2023 par l’assemblée législative de Californie et toujours en cours d’examen par le Sénat, la CJPA contraint les géants du numérique comme Google à payer les médias d’information en échange du partage des contenus sur leurs plateformes. Concrètement, les grands groupes de la tech devraient verser à ces éditeurs un pourcentage de leurs revenus publicitaires générés par les contenus journalistiques.

La CJPA nuira à l’information en Californie, selon Google

Jaffer Zaidi, vice-président des partenariats mondiaux d’information de Google, a déclaré dans un article de blog que « la CJPA nuira à l’information en Californie si elle était adoptée dans sa forme actuelle ». Il estime que ce texte créera une taxe sur les liens, qui obligerait son groupe à payer pour simplement connecter les utilisateurs californiens à des articles d’actualité. Il craint également des changements importants dans les services offerts par Google et dans le trafic fourni aux éditeurs locaux.

Ce n’est pas une bonne approche pour le géant américain

Toujours plaintif, Jaffer Zaidi dit redouter que cette loi engendre un niveau d’incertitude commerciale qu’aucune entreprise ne pourrait accepter, même pas le géant Google. Selon lui, elle profitera sûrement aux grandes sociétés de médias et aux fonds spéculatifs, au détriment des petits éditeurs. « Nous disons depuis longtemps que ce n’est pas une bonne approche pour soutenir le journalisme », ajoute le dirigeant américain.

Début de la suppression des liens vers des sites d’information 

Face à ces risques, Google appelle à une réévaluation de la loi pour éviter de nuire à l’industrie de l’information. L’entreprise invite aussi à la mise en place d’une solution bénéficiant à toutes les parties concernées. En attendant que les législateurs revoient leur texte, la firme californienne a commencé à supprimer, des résultats de recherche, les liens renvoyant vers des sites d’information locaux. Elle suspend également ses investissements dans l’écosystème de l’information, notamment ses nouveaux partenariats via Google News Showcase.

Google, pas à son premier refus de payer les médias

Ce n’est pas la première fois que Google refuse de rémunérer la presse en ligne. En 2014 déjà, le géant du web avait quitté l’Espagne pour ne pas payer. Mais il est revenu clopin-clopant en 2022. Google avait aussi menacé de se retirer d’Australie en 2020 à cause d’un texet similaire. On note en outre des réticences en France et au Canada. La filiale d’Alphabet n’est cependant pas la seule à jouer de mauvaise foi malgré ses revenus colossaux. Facebook avait également bloqué les articles de presse sur son site en Australie en 2021 pour la même raison.

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